La prisonnière du désert (John Ford)

 

Exploration du western classique avec « La prisonnière du désert » de John Ford.

Sorti en 1956, « La prisonnière du désert » se déroule au Texas ou un ancien soldat confédéré de la guerre de Sécession, Ethan Edwards (John Wayne) revient fourbu chez son frère Aaron.

Il est bien accueilli et célèbre les joies des retrouvailles en famille, notamment aves les enfants d’Aaron, Debbie (Nathalie Wood), Lucy (Pippa Scott) et Martin Pawley (Jeffrey Hunter), un fils adoptif doté de sang indien.

Mais la quiétude de la vie au ranch est troublée par l’arrivée d’une troupe de rangers commandée par le capitaine Clayton (Ward Bond) révérend de son état, qui annonce le vol de bétail par une tribu d’indiens comanches.

Ethan et Martin accompagnent les rangers pour traquer les Indiens mais découvrent qu’ils ont été volontairement éloignés du ranch qui était la véritable cible du raid.

Lorsqu’ils reviennent sur place, les maisons ont été brulés, les parents Edwards assassinés et les deux filles Debbie et Lucy enlevées.

Après un enterrement sommaire, Ethan voit rouge et se lance accompagné de Martin, Brad Jorgensen (John Qualen) le fiancé de Lucy et des Rangers dans une traque folle pour retrouver les deux filles.

Mais les Indiens commandés par un chef appelé le Balafré (Henry Brandon) les encerclent et les attaquent.

Les cow boys fuient en traversant un fleuve et parviennent à s’en sortir après une intense fusillade.

Après avoir perdu la trace des Indiens, les Rangers renoncent tandis que les trois hommes, mus par un désir personnel, continuent.

La découverte du corps sans vie de Lucy rend Lars fou de rage et le pousse à se lancer seul dans le désert pour on le devine être rapidement tué.

Réduits à deux, Ethan et Martin doivent repousser des attaques de bandits et finissent eux aussi par rebrousser chemin chez les Jorgensen qui leur prêtent assistance.

Lors de leur séjour, on découvre l’amour puissant qui unit Laurie Jorgensen (Vera Miles) à Martin, bien que celui-ci finisse contre son avis par imiter son mentor Ethan et à repartir traquer les Comanches.

Les deux hommes font du commerce avec les Indiens pour les approcher, leur vendant des vêtements.

Au cours d’une scène de troc particulièrement cocasse, Martin hérite d’une épouse indienne qui le suit fidèlement à son grand embarras et finit par la pousser à partir rejoindre les siens.

Malheureusement la fidèle indienne est retrouvée morte plus tard après un horrible massacre perpétré par la tribu du Balafré.

En continuant leurs recherches, les deux hommes apprennent que Debbie est toujours en vie mais qu’elle a été intégrée à la tribu du Balafré.

Par l’intermédiaire d’un négociant mexicain, ils parviennent à approcher le Balafré et à voir Debbie qui se comportant à présent en indienne refuse de les suivre.

Ulcéré par cette décision, Ethan envisage de la tuer mais se heurte à l’opposition farouche de Martin.

Après une lutte indécise, les deux hommes fuient à nouveau pour échapper aux Indiens, parvenant à trouver refuge dans une grotte et à repousser in extremis leur charge.

Blessé à l’épaule par une flèche, Ethan accepte de mauvaise grâce de revenir à la ferme des Jorgensen avec Martin.

Ils y découvrent avec stupeur le mariage de Laurie, qui lassée de ne plus recevoir de nouvelles de Martin durant cinq ans s’est résignée à épouser le riche commerçant Charlie Mc Corry (Ken Curtis).

La réaction de Martin est très primaire et une lutte éclate entre les deux hommes sous le regard amusé et excité des convives, auxquels appartient Clayton sous les attributs d’un homme de religion.

Après une empoignade virile mais correcte, Mc Corry renonce au mariage, mais cet épisode est vite effacé par l’arrivée d’un jeune lieutenant, Greenhill (Patrick Wayne), qui annonce que la tribu du Balafré a été localisée.

Appuyé par l’armée, les Rangers s’apprêtent donc à prendre d’assaut le camps indien mais Martin négocie de justesse avec Clayton une tentative pour extraire Debbie avant l’attaque alors que Ethan, s’apprêtait lui à la sacrifier sans remord.

Martin parvient à ses fins, et l’assaut a lieu, provoquant la mort du Balafré.

Le cœur d’Ethan s’assouplit finalement et le pousse à finalement considérer de nouveau sa nièce et non comme une âme perdue.

Martin peut donc revenir au ranch des Jorgensen pour y épouser Laurie, tandis qu’Ethan repart seul dans le désert …

En conclusion, considéré comme un grand classique, « La prisonnière du désert » est en réalité un film assez lent, à l’action mollassonne, montrant de manière flagrante l’antagonisme entre les tribus indiennes et les éleveurs américains.

Le thème de l’enlèvement est prétexte à une longue quête dans des paysages superbes entre les déserts de Monument valley (dans l’Utah) et les montagnes du Colorado.

L’indien n’est ici pas réellement humanisé ou considéré puisque les personnages restent assez stéréotypés à l’exception des rôles principaux de Wayne et Hunter, tous les deux parfaits en hommes blessés, l’un par un sentiment diffus de déchéance après la Guerre perdue par le Sud, l’autre par ses origines métissées.

La beauté et la grâce des actrices féminines, que ce soit Wood ou Miles, ne suffit pas non plus à masquer le maigreur de leurs rôles.

Loin de partager l’engouement général pour ce western trop traditionnel à mon gout, je pense que « La prisonnière du désert » comblera davantage les amateurs de western à l’ancienne avec acteurs virils, bagarres médiocres et splendides paysages.

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