Can the can (Suzi Quatro)



Plongée dans le hard rock des origines forcément méconnu avec Suzi quatro, petit bout de femme italo-américaine qui bouleversa les canons du genre en montant un groupe percutant au début des années 70.

En 1973, le chanteuse-bassiste embauche le guitariste Len Tuckey, le batteur Dave Neal et le pianiste Alstair Mc Kenzie tous rencontrés à Londres capitale du rock à cette époque et sort son premier album éponyme.

La pochette forcément vintage montre une caricature de rockers chevelus à l’exception du personnage central, une jeune femme en jeans-blousons de cuir montrant une belle détermination dans le regard.

Dès « 48 crash » le ton est donné avec un hard rock tonique et abrasif sur lequel la chanteuse n’hésite pas à hurler des refrains redoutables.

Hyper entrainant, « 48 crash » lance à merveille « Glycérine queen » mid tempo certes moins puissant mais néanmoins efficace avec son tempo solide.

« Shine my machine » continue sur la même voie en lorgnant encore davantage vers une pop rock plus accessible en laissant une place prépondérante au piano de Mc Kenzie.

Le groupe se montre toujours à son aise sur « Official suburban superman » sur lequel le chant tranchant de Suzi fait mouche mais c’est avec la reprise des Beatles « I wanna be your man » version punk-rock puis le lourd, sensuel et rampant « Primitive love » que Suzi marque avec bonheur sa différence.

Hommage ensuite au rock ‘n’ roll vintage des années 50 avec « All shook up » d’Elvis Presley prolongé de l’excellent groove de « Sticks and stones ».

En plein bonheur, l’auditeur découvre ensuite « Skin tight skin » fausse ballade fiévreuse aux refrains enivrants mais véritable perle musicale.

Passages obligés (mais néanmoins pénibles) sur les blues-rock de « Get back Mama » et « Rock moonbeam » qui permettent néanmoins de mettre en valeur le jeu étendu de Tuckey puis réveil en fanfare avec une nouvelle reprise terrible du « Shakin all over » de Johnny Kid.

Suzi Quatro termine aussi fort qu’elle a commencé avec « Can the can » mid tempo aux refrains en titane sur lequel la belle hurle à s'en décrocher la machoire.

En conclusion, « Suzi Quatro » n'est pas le nom d'une Audi des années 80, ou « Can the can » un précurseur du « Win the yes» de Jean-Pierre Raffarin, mais est un petit bijou qui ne pourra que combler de bonheur les amateurs de rock musclé construit sur des bases rock ‘n’ roll et blues.

Malgré sa jeunesse, le groupe démontre une maitrise impressionnante des standards qu’il adapte avec aplomb à son propre style.

Le talent des musiciens notamment du très bon guitariste rock Tuckey est mis au service de la chanteuse dont la voix stridente et la forte présence crèvent les oreilles par leur évidence.

La carrière de Suzi Quatro en tant que groupe de rock durera moins de dix ans avant que la chanteuse n’aborde d’autres genres plus grand public, comme la comédie musicale (!).

Raison de plus pour apprécier ce petit bijou de hard féminin capable de rendre des points aux Ac/Dc des débuts…vous avez dit "cock rock" ?

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