Encyclopédie du hard rock des seventies (Denis Protat)

 


La musique toujours avec « Encyclopédie du hard rock des seventies » de Denis Protat.

Sorti en 2004 cet ouvrage est le résultat d’une passion, que dis je d’une folie comme seuls en sont capables les collectionneurs : recenser toutes les groupes de hard rock des années 70 dans un ouvrage encyclopédique classant les 1200 groupes et quelques 3600 disques associés.

L’exercice est périlleux et forcément soumis à controverse puisque il est particulièrement difficile d’arrêter des frontières temporelles et stylistiques strictes à un genre musical donné.

Mais c’est avec toute l’énergie de sa passion et un sens certain de l’analyse que Denis Protat s’est attelé à cette tache pharaonique.

Ici nous parlerons donc des styles dominants (car né) de l’époque, à savoir le hard rock progressif et ses multiples influences folk/jazz/classique, le hard psychédélique et sa volonté d’expérimentation (y compris au niveau des drogues) , le hard sudiste genre balisé fortement mâtiné de country ce style ultra populaire aux États-Unis et enfin le plus discutable heavy blues-rock traduisant simplement l’influence bluesy indéniable sur les premiers groupes de hard rock.

Ceci a donc l’air simple sur le papier, mais quand certains groupe de heavy metal, de punk-rock ou de hard-FM viennent s’inviter dans ce classement sur des critères finalement assez arbitraires, avouons que tout ceci se complique fortement.

L’encyclopédie se parcourt donc par ordre alphabétique avec le ou les styles abordés, la composition du groupe, la liste de tous les albums et même la cotation de quelques raretés pouvant ce négocier à pus de 1000 euros pièce.

On retrouve donc des légendes incontournables (dont certaines encore en activité de nos jours) considérées par l’auteur comme des intouchables : Ac/dc, Black sabbath, Deep purple, Judas priest, Led zeppelin, Scorpions, Van Halen, meme si certains d’entre eux comme The doors, The Who, ZZ top ou meme Queen sont plus généralement considérés comme des groupes de rock.

Certaines vieilles gloires recommandées malgré une orientation musicale ultérieure plus commerciale et donc moins intéressante comme : Aerosmith, Alice Cooper, Kiss ou les plus discutables Def leppard.

On retrouve très bien placés dans ce panthéon musical les grands guitar-heroes : Jimy Hendrix en tête pour son génie novateur multi styles, Santana pour son ouverture latino, les très bluesy Gary Moore, Jeff Beck, Johnny Winter et l’énergique Ted Nugent.

Plus critiquable est de trouver Iron-maiden et Saxon purs groupes de heavy metal des années 80 ou meme Motorhead qui incarna pour moi le trait d’union vers le speed-thrash de la décennie suivante.

J’ai été heureux de retrouver pour ma part certains groupes un peu moins connus mais que j’estime de premier plan comme Rainbow, Thin Lizzy, et relativement déçu du traitement reçu par The blue oyster cult ou The stooges, ce dernier étant certes plutôt affilié au mouvement punk.

Mais Protat place au dessus de tout son amour pour le rock sudiste, vouant une admiration sans borne pour Lynrid skynryd, Allman brothers band, Blackfoot, 38 special, Molly hatchet ou les beaucoup mois connus The Outlaws, Point blank, Hydra.

Plus que de se lancer à reculons dans la découverte d’un genre trop country pour mes oreilles, cet ouvrage m’a donné envie de m’intéresser plus en profondeur à des groupes que je connaissais déjà comme Budgie, Hawkwind, Jethro tull, Steppenwolf, Uriah heep, Midnight oil ou que j’ignorais complètement comme Grandfunk railroad, Wishbone ash, Quiet riot voir de redécouvrir les pionniers de talent comme Cream, Free, Yardbirds voir à la limite Bob Seger, Boston, Cactus, Foreigner ou Nazareth.

Les collectionneurs les plus affutés, se délecteront des innombrables formations hard progressives qui derrière Rush, King crimson, Toto, Iron butterly, Gentle giant se cachent pour quelques fois des carrières éclair faute de succès suffisant.

Mis à part Trust et les valeureux bien que trop peu méconnus Shakin street, les français sont les grands absents de cette encyclopédie qui met en lumière la richesse de la scène canadienne, allemande, argentine ou meme japonaise durant les années 70.

En conclusion, « Encyclopédie du hard rock des seventies » est un ouvrage captivant permettant de s’immerger dans la décennie la plus intéressante de toute l’histoire du hard rock, les années 60 pouvant revendiquer d’être celles du rock et de les années 50 du rock ‘n’ roll.

Meme si on peut critiquer une approche trop partiale en faveur du rock sudiste et des ajouts surprenants de groupes de heavy/speed, l’ouvrage demeure cependant une belle référence permettant aux amateurs passionnés de se plonger plus en détail dans les périodes les plus riches des plus grandes formations ou pour les plus courageux, aller traquer les raretés de groupes météorites, se négociant parfois à prix d’or.

A réserver donc aux fous de rock !

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