Fantasmes de femmes (divers auteures)

 


Atypisme toujours avec « Fantasmes de femmes » recueil de nouvelles érotiques de diverses auteures françaises.

Paru en 2001, « Fantasmes de femmes » débute par « Chienne de vie » de Marianne Angot, qui relate les fantasmes de domination d’une femme qui réduit son amant au rang de fidèle quadrupède lui procurant docilement jouissance avant de finir étranglé par sa laisse !

Moins directement puissant, « Laida » de Marie Boman surpasse en revanche en originalité la précédente nouvelle en racontant la vie d’une culotte sexy de type string portée par Melissa une jeune et sexy danseuse noire à la sexualité libérée.

La culotte connait diverses aventures au gré des partenaires et des envies de sa maitresse, connait un moment d’angoisse en ayant peur d’être abandonnée à un inconnu dans une cabine téléphonique, avant retrouver sa propriétaire.

« L’anniversaire avec un grand A » de Sophie Caladen raconte un fantasme d’amour thrash d’une femme pour les 30 ans de son mari.

Plus intéressant, « Bleu piscine » d’Anne Cécile exploite l’érotisme moite des piscines municipales pour décrire une relation sexuelle bridée avec un inconnu athlétique surmembré digne des performances sexuelles d’un Rocco Siffredi.

L’ambiance vire au cauchemar noir dans « Une concession à perpétuité » de Laure Clergerie, narrant les désirs d’humiliation d’une femme se prostituant par simple jouissance d’expiation jusqu’à atterrir la mort et l’Enfer.

On passe au mauvais plan à 3 de « Champagne » d’Estelle avec un serveur servant de complément à un couple en mal de situations fortes à la bizarrerie d’un fantasme d’amour pervers vécu par cryogénisation dans le « Ressuscitée » d’Elisabeth Herrgott.

« Echanges de petites culottes » d’Isabelle Deschamps de Paillette, traite d’un plaisir fétichiste aboutissant à une fin ridicule, « Fantôme d’amour » d’Hélène Girard ajoute une pointe de surnaturel avec les ébats d’un couple de fantômes assassinés.

On passe au plaisir exhibitionniste d’un peintre noir avec « La chair de la chair » de Michèle Larue, à celui plus crade de l’amour menstruel de « Jouissance menstruelle » de Sandrine le Coustumer.

Sexualité morbide sur fond de danse sur « Paso noble » de Caroline Lamarche, brutale et pornographique sur « Affinités » d’Agnès Pareyre, puis apothéose de délire mêlant sexualité dégradante et mort sur « L’homme d’Albuquerque » de Julie Saget ou une femme court les ports pour s’offrir à des marins étrangers afin de terminer en victime volontaire d’un snuff movie au Soudan.

On termine sur des réminiscences de désirs adolescents dans « Papier couché » de Fabienne Swiataly puis un classique fantasme de plan à trois dans un train avec « Paris-Bruxelles » de Geraldine Zwang.

En conclusion « Fantasme de femmes » recèle les défauts de ce type de recueil une certaine hétérogénéité dans les productions, certaines étant à mon sens très peu dignes d’intérêt car trop classiques.

Mais bien sur quelques œuvres plus audacieuses et radicales se détachent du lot avec en mention spéciale à « Concession pour l’éternité » et « L’homme d’Albuquerque » d’une incroyable violence sexuelle, suivies de prés par « Bleu piscine » et « Laida » dans un registre heureusement plus sensuellement positif.

Mis à part ce quatuor de tête, on reste dans des fantasmes moins surprenants et/ou des nouvelles moins abouties recelant une écriture plus terne…

Malgré cela, « Fantasmes de femmes » pourra émoustiller certains lecteurs ou lectrices avide des fantasmes se voulant finalement parfois aussi directs et extrêmes que ceux de leurs homologues masculins.

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