Daredevil, renaissance (Frank Miller, david Mazzucchelli)

 



Sorti en 1986, « Daredevil, renaissance » est l’œuvre clé de Frank Miller (scénario) et David Mazzucchelli (dessins) ayant inspiré la série Netflix.

Ici on retrouve un Matt Murdock aux abois, pris au collet par la perte de son emploi d'avocat, harcelé par un contrôle fiscale et le gel de ses avoirs financiers.

Dans le froid glacial d'un hiver new-yorkais, Murdock s'isole et perd peu à peu la raison.

Paranoïaque, il soupçonne même Foggy Nelson son associé et ami de faire parti d'un gigantesque complot dont la clé de voute est le témoignage du lieutenant de police Nicholas Manolis un policier respecté qui l'accuse d'avoir payé pour un faux témoignage.

Sous les traits de Daredevil, Murdock fait irruption chez Manolis et comprend que le policier est soumis au chantage d'un homme puissant qui finance un couteux traitement de cardiologie pour son fils malade.

Alors que Karen Page, toxicomane en état avancé est soumise à la loi des trafiquants aux Mexique, Murdock comprend que l'auteur de ce mécanisme contre lui est son ennemi juré le Caïd après que sa maison, son ultime refuge ait été soufflée dans une explosion.

Ruiné et sans abri, il échoue dans un hôtel miteux, avant de finir dans un acte désespéré par vouloir attaquer son ennemi de front.

Cette erreur tactique lui coute cher, le Caid, ayant prévu la manœuvre le surclasse aisément et le brise physiquement avant de jeter son corps dans les poubelles.

Dans la rue, le SDF qu'il est devenu devient une proie facile pour les petits voyous et après avoir été percuté par une voiture, Murdock est poignardé par Turk qui était jadis son souffre-douleur.

Titubant, Murdock se traine jusqu'à Hell's kitchen le quartier de son enfance pour y mourir.

En parallèle, le journaliste Ben Urich qui enquête sur la déchéance de Murdock recueille le témoignage de Manolis dévasté par la mort de son fils.

Mais le Caid a des pions partout et Lois, une fausse infirmière agresse les deux hommes, brisant les doigts du journaliste en guise d'avertissement et la plupart des os du policier.

A Hell's kitchen, quelqu'un semble veiller sur Daredevil qui est recueilli par les sœurs.

Soumise au trafiquant Paulo Scorcese, Karen l'accompagne lors d'un voyage à New-York puis tente de lui fausser compagnie en prenant contact avec Foggy, devenu l'amant de Glori.

L'assassinat de Manolis à l’hôpital réveille le courage d'Urich qui reprend son enquête, et heureusement un Daredevil remis sur pieds veille sur le journaliste en neutralisant la tueuse venue l'éliminer ainsi que sa femme à son domicile.

Pour Karen et Foggy la situation est tout aussi difficile, le Caïd envoyant un tueur psychopathe déguisé en Dardevil pour les éliminer alors que Paulo cherche également à retrouver son ex proie.

L'action se concentre alors autour de l'appartement de Foggy entre fusillades et combat sur le toit dans lequel Murdock prend le dessus sur sa mauvaise doublure.

Karen est récupérée et prise en charge par Murdock pour l'arracher à sa dépendance.

Le Caid change alors de stratégie et fait jouer ses contacts dans l'armée pour recruter Nuke, un tueur des forces spéciales doté de facultés surhumaines.

Drogué aux amphétamines Nuke est lâché sur Hell's kitchen ou il fait un carnage avec lance flammes et lances roquettes.

Forcé d’intervenir après l'implication de Karen dans les blessés, Daredevil peine face à cette ennemi coriace mais l'arrivée des Avengers change la donne.

Parmi eux Captain america enquête sur le général en cheville avec le Caïd et intervient personnellement pour stopper Nuke qui a aisément faussé compagnie aux soldats chargés de l'escorter.

Après une nouvelle fusillade et la blessure mortelle Nuke, l'encombrant soldat est livré à Urich qui publie un article ravageur contre le Caïd.

Les témoignage se mettent alors à affluer, provoquant une mise en difficulté du parrain du crime, alors que Murdock requinqué retrouve sa Karen enfin sevrée de la drogue.

En conclusion, « Daredevil, renaissance » est un chef d’œuvre noir du comics.

Le scénario de Miller, glauque à souhait fait plonger le lecteur dans les bas-fonds de l'existence humaine, le super héros déchu perdant tout jusqu'à finir SDF puis agonisant dans les ruelles de son quartier natal.

Mais DD se relève et parvient ensuite à trouver de rares soutiens pour combattre l’omnipotent Caïd qui a par la corruption et la menace infiltré tous les rouages de New-York.

La trajectoire de « résurrection » quasi christique du héros croise de manière similaire celle de sa bien-aimée Karen elle aussi déchue après être tombée dans la toxicomanie.

Difficile de faire plus sombre que ce comics donc qui aborde des sujets particulièrement adultes (chômage, drogue, corruption) qui vont au final comme un gant au plus « social » des super héros Marvel.

Dans le New-York froid, sale et violent des années 80, le style graphique de Mazzuccheli trouve le ton juste et illustre parfaitement l'une des histoires les plus marquantes du Diable Rouge.

Un must donc, pour public averti.

Commentaires