L'invité (Laurent Bouhnik)

 



Cinéma français avec « L’invité » de Laurent Bouhnik.

Adapté d’une pièce theatre à succès, « L’invité » met en scène trois poids lourds du cinéma made in hexagone, Alexandre Chardenoux (Thierry Lhermitte) conseiller en image qui prête main forte à ses voisins, les Morel, qui vont devoir accueillir pour diner un DRH pour le futur job de Gérard (Daniel Auteuil), au chômage depuis 3 ans.

Le problème est que tout suinte la médiocrité dans ce petit couple parisien : Gérard est un passionné de trains électriques qui encombrent maniaquement l’appartement et il aime tyranniser Colette (Valérie Lemercier), très empotée.

Pour le futur poste de Gérard en chef d’unité en Indonésie, Alexandre va donc s’employer à fond pour rendre plus attractive leur image : remplacement des tableaux par de l’art contemporain, masquage des circuits de chemin de fer et surtout choix des plats et boissons afin de ne pas décevoir Pontignac (Hippolyte Girardot) le DRH.

Tout en maugréant, Gérard se plie aux conseils de son « conseiller » et doit apprendre à tenir un discours sur son futur pays d’adoption pour paraitre crédible mais la méfiance demeure, à tel point que lorsque Alexandre s’absente pour faire quelques courses, il fait opposition à la carte affolé la peur d’un vol.

Pontignac arrive finalement avec 2h d’avance, prenant de court toutes les prévisions du trio.

Mais le DRH conteste chacun des choix d’Alexandre, trouvant les tableaux arty horribles et semblant se passionner pour les trains électriques de Gérard.

Une fois mangé toutes les cacahouètes et bu une bouteille de vin, Alexandre qui est harcelé par la concierge Sophia (Mar Sodupe) revient et expulse celui qu’il prend pour le fleuriste garé sur la place handicapée du couple.

Gérard en rajoute une couche puis comprend ensuite qu’il s’agissait du vrai DRH ayant emprunté le véhicule de fleuriste de sa femme.

Face à la confusion, il les rassure, Gérard est un homme suffisamment médiocre et lâche pour accepter le poste en Indonésie sans rechigner.

Il a donc le profil du bon pigeon à qui on va confier des taches difficiles dans un endroit perdu.

Au final, Alexandre est heureux de voir ses voisins partir pour ce qu’il croit être Perpignan, mais les Morel vont bel et bien à Roissy pour prendre l’avion pour l’Indonésie qui endure actuellement un tsunami.

Le film se termine sur l’image d’un avion qui décolle, laissant présager un départ effectif malgré les conditions épouvantables.

En conclusion, « L’invité » est une sorte de sous « Diner de cons » et en reprend les principaux ingrédients avec un Auteuil parfait en petit cadre minable et sa Lemercier en potiche abrutie…sur lesquels règne un Lhermitte fort de son aura de conseiller en image…également au chômage !

Avec son humour grinçant et méchant, le film fait parfois sourire mais sent beaucoup trop la pièce de théâtre avec ses dialogues très écrits et ses situations faciles comme les tentatives de séduction de la concierge volcanique, dont le mari, revient de prison avec un tee shirt « Painkiller » de Judas Priest.

On est donc sur les rails d’un film prévisible calibré pour toucher un certain public : assez âgé, blanc et de CSP…

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