Rainier fog (Alice in Chains)

 



Sans faire de bruit, après la mort tragique de Chris Cornell en 2017, Alice in Chains reste le dernier survivant des grands groupe de Grunge des années 90, non sans avoir connu son lot de drames...

Mais aussi en 2018, sortir un album comme “Rainier fog” à la sombre pochette mystique relève de l’exploit pour un groupe ayant débuté en 1990.

C’est donc avec un plaisir non dissimulé que le fidèle de longue date que je suis s’est jeté sur “The one you know” qui permet d’identifier immédiatement la marque de fabrique “high level” du groupe : mid tempo poisseux, riffs lourds et mélodies envoûtantes avec le toujours parfait William Duvall au chant brillamment secondé par Jerry Cantrell, véritable âme créatrice d’AIC.

Charmé par cette entrée en matière délicieusement glauque, on enchaîne avec “Rainier fog”, morceau plus dynamique mais aussi plus linéaire, malgré une sympathique variation centrale.

L’ambiance se fait ensuite plus lourde et torturée sur “Red giant” aux lentes spirales envoûtantes puis la lumière revient enfin sur “Fly” plus aérien avec toujours de magnifiques parties de guitares ciselées par Cantrell.

On pousse ensuite le bouchon à son maximum avec  “Drone” qui patine sur place englué dans son spleen mais ce serait oublier bien vite le pouvoir hypnotique du groupe, qui se réveille magique sur “Deaf ears blind eyes” déchirant de classe et de beauté puis sur “Maybe” renversante ballade éthérée...

Les musiciens continuent de déverser ce Grunge poisseux teinté de riffs métalliques sur “”So far under” aux refrains plus maladroits assez pénibles à endurer puis se rattrapent sur “Never fade” seul morceau rapide de l’album, qui insuffle un sursaut dynamique bienvenu.

Pour conclure, l’auditeur se voit gratifié d’une nouvelle perle “All I Am”, somptueuse ballade propre à arracher les larmes au plus endurci des Marines.

En conclusion, “Rainier fog” est un pur album d’Alice in Chains qui ne contient aucun titre commercial propre à matraquer les radios US, si ce n’est en cherchant un peu “The one you know” stratégiquement placé en tête de gondole.

En 2018, les maîtres de Seattle semblent bel et bien avoir perdu leur punch heavy des années 90 mais continuent de sortir des albums magnifiques, beaux, tristes, sombres et introspectifs.

Alors oui “Rainier fog” ne vous fera pas sauter sur place, battre le record du 100m ou démarrer votre journée pied au plancher, mais s’écoutera plutôt en fin de journée ou durant la nuit, dans une atmosphère intimiste, de calme voir de recueillement en vibrant par tous les pores de votre âme d’émotion.

Chapeaux bas M Cantrell pour ce nouveau joyau que nul autre que vous n’aurait pu sortir !

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