Free (Iggy Pop)

Nous sommes à présent en 2019, Iggy Pop est encore en vie à 72 ans et fait montre d’assez de vitalité pour sortir un nouvel album « Free » à la magnifique pochette évoquant la liberté auquel son titre fait référence.
Acoquiné cette fois avec le trompettiste Leron Thomas, Iggy débute par « Free » court morceau atmosphérique dans lequel la voix caverneuse du Pop fait écho à des sonorités jazzy emplies de grâce et de mélancolie.
Premier « vrai » titre de l’album, « Love missing » est un excellent rock aux riffs et aux refrain accrocheurs.
Le jazz revient aux premières loges sur « Sonali » même si les superbes envolées de trompette ne parviennent pas à compenser le ton plus fatigué et chevrotant d’Iggy qui assume complètement son coté crooner sur « James Bond » au groove agréable.
Surprise sur « Dirty Sanchez » à la rengaine lancinante plus que pénible avant que le charme hypnotique de l’Iguane n’opère à nouveau sur le sombre et mystérieux « Glow in the dark ».
Iggy pousse ses effet sur « Page » un peu trop appuyé et séduit en reprenant un texte inédit puissant de Lou Reed « We are the people » déclamé de sa voix magnifique.
Après Reed vient Bob Dylan, lui-aussi repris sur une musique jazzy avec « Do not gentle into that good night ».
La conclusion « The dawn » est à l’image du disque, atmosphérique, sombre et glacée.
En conclusion, « Free » est un nouveau disque de jazz-rock d’Iggy Pop qui est à présent parfaitement libre de faire ce qui lui plait artistiquement, quitte à parler/déclamer plus qu’à hurler.
Le résultat est un album profond, intimiste, élégant, sombre et mélancolique.
Une belle œuvre crépusculaire pour un artiste fantastique, ayant changé de peau comme un reptile au fil des décennies.
Chapeau bas la légende !