La semaine de 4 heures (Timothy Ferriss)

 



En 2010, l'Américain Timothy Ferriss sort une édition actualisée de son best-seller de 2007 « La semaine de 4 heures ».

Derrière ce titre volontairement provocateur se cache un véritable livre de développement personnel.

L'auteur commence par un constat inspiré de sa situation personnelle, la terrible impression de perdre son temps lorsqu'il était salarié et se trouvait esclave de l'horrible 9h-19h, sinon plus.

Il travaillait beaucoup trop et ce qu'il gagnait ne justifiait aucunement de pareils sacrifices.

De là lui est venu l'idée de réorienter sa vie en l'optimisant avec surtout l'envie de profiter sans attendre une aléatoire retraite après 40 ans de labeur.

Le mode de vie prôné par Ferriss se veut libéré des chaînes complètement improductives du 9h-19h au bureau avec une existence nomade basée sur de multiples « mini-retraites » ou escapades de par le monde.

Pour y réussir, la technologie moderne joue un rôle crucial, la première étape étant de négocier un télétravail jusqu'à 100% si on est salarié, ou de fonder sa propre société si on décide comme lui de se lancer dans entrepreneuriat.

Ferriss construit donc méthodiquement son discours en démontrant que la valeur première du travail doit être son efficacité et non sa performance absolue.

Pour lui gagner beaucoup d'argent en travaillant 80 heures par semaine est inefficace.

Ses méthodes pour travailler moins tout en étant plus efficace sont redoutables : limiter la consultation d'emails au strict minimum (2 fois par jour), éviter les réunions, grouper les taches fastidieuses et chronophages avec comme but ultime de les sous-traiter.

L'usage d'assistants virtuels indiens extrêmement compétents est ainsi promu, ceux-ci étant d'une grande utilité pour apprendre à se dégager du temps.

Se concentrer sur l'essentiel en appliquant la loi du 80-20%, les fameux 20% qui rapporter 80% des bénéfices.

Appliqué au domaine commercial, cela passe par faire la chasse aux clients peu rentables et chronophages et les éliminer simplement mais fermement, savoir dire NON devenant une vertu primordiale.

Lorsque Ferriss, qu'on devine grand sportif a fondé sa propre société de produits énergétiques Brainquicken en 2001, elle a été rapidement rentable mais il a constaté qu'il n'était pas plus heureux car il y consacrait la quasi-totalité de son temps.

Il a donc décidé de rester propriétaire tout en embauchant un administrateur faisant la gestion à sa place.

Ferriss a donc accepté de déléguer son pouvoir en faisant monter en autonomie ses employés, ne restant joignable que pour les cas les plus épineux.

Une fois ce temps colossal dégagé, il n'est pas resté inactif et s'est employé à voyager en couplant connaissance d'un nouveau pays en Europe, Asie ou Amérique latine, avec l'apprentissage de nouvelles compétences qu'elles soient linguistiques, artistiques ou sportives.

L'idée capitale transmise ici est que mener cette vie de privilégié ne nécessite pas tant d'argent que cela et Ferriss dévoile gracieusement une quantité impressionnante de « bon plans » pour voyager et vivre à l'étranger à des tarifs souvent imbattables.

Mais conscient de la peur de ses lecteurs pour entreprendre un « grand saut », Ferriss distille le long de l'ouvrage quantité de QCM et de défis audacieux pour les aider à s'orienter sur ce chemin selon lui pas si risqué.

Et enfin, grande plus-value de l'édition, le nombre impressionnant de témoignages de fans ayant mis en pratique la fameuse méthode et le remerciant pour être devenus des entrepreneurs « de niche » sur des domaines à leur portée mais surtout de grands « bienheureux » jouissant de la vie libéré du carcan du bureau.

En conclusion, « La semaine de 4 heures » a été pour moi un électrochoc même si inconsciemment j'étais déjà sur le chemin de la recherche d'efficacité dans ma vie.

Ferriss non seulement valide d'une certaine manière mon mode de pensée mais va bien-au delà, ouvrant des portes sur un mode de vie nomade, usant à bon escient des technologies modernes (Internet/Skype) pour se concentrer sur l'essentiel : VIVRE.

A l'heure actuelle, il m'est difficile de mesurer la portée de « La semaine de 4 heures » sur mon existence mais j'espère pouvoir en tirer des retombées non négligeables, car le monde du travail nécessite aujourd'hui pour moi de s'armer pour y faire face et trouver des solutions permettant d'y survivre sans s'user.

Et vous, attendrez-vous d'arriver éreinté à presque 70 ans pour enfin vous décider à vivre vos passions ?

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