Brève histoire des origines de l'humanité (Antoine Balzeau)
Science toujours avec « Brève histoire des origines de l'humanité » d'Atnoine Balzeau.
Paléontologue français travaillant au CNRS, Balzeau publie en 2022 cet ouvrage réactualisant l'état de nos connaissances en matière d'Histoire de l'Humanité.
Marchants sur les traces de son prédécesseur Yves Coppens, Balzeau explique que si l'Afrique de l'Est occupe toujours une place centrale dans nos origines, la théorie d'une origine unique a été sérieusement mise à mal, d'autres ossements d'un age comparable ayant été trouvé en Afrique de l'Ouest et en Asie.
Ainsi aujourd'hui on parle plutot de « buisson » de peuplement avec des foyers multiples puis un essaimage en Europe et en Amérique du Nord du au caractère nomade des hommes pour trouver un environnement plus clément et profiter de ses capacités de marcheurs apparues avec Homo erectus.
Malgré les immenses progrès de la science et dus notamment au numérique, Balzeau rappelle avec modestie les limites de la Paléontologie : discipline « jeune » datant d'a peine 150 ans, basée sur l'examen de vestiges du passé, fragments forcément incomplets et insuffisants pour comprendre le fonctionnement détaillé de sociétés humaines datant de plus dizaines à centaines de milliers d'années.
Il nuance aussi la théorie de l'évolution, car si l'environnement y joue un rôle prépondérant, il rappelle que certaines évolutions ne se caractérisent par aucune utilité fonctionnelle.
La grande force des approches modernes consistent à l'utilisation d'outils de modélisation numériques de cranes à partir de fragments retrouvés et le partage rapide de données alors que précédemment il fallait effectuer plusieurs voyages dans des destinations lointaines pour progresser.
L'analyse de la structure interne des cerveaux permet d'établir une base commune entre les « grands singes » (chimpanzés, gorilles, orang-outang, gibbons) et les hommes.
Comme nous les grands singes sont capables de comportements sociaux complexes, d'utiliser des plantes pour se soigner, ou des outils pour arriver à leurs fins, mais sans la créativité de la conception qui semble être l'apanage des hommes.
Les Australopithèques et les Néandertaliens apparaissent souvent sous-estimés par rapport à l'Homo sapiens que nous sommes. Pourtant, ils étaient aussi capables de confectionner des outils, des armes pour chasser voir s'exercer à l'art, même si ce dernier point est encore sujet à débats, tant en réalité les peintures rupestres demeurent à ce jour inexpliquées.
Blazeau rappelle la cohabitation entre Néandertaliens et Sapiens et l'inévitable brassage génétique qui en résultat, même si la part de Néandertal est aujourd'hui ultra minoritaire dans notre génome.
D'autres branches de l'Histoire de l'Humanité ont également été mise à jour : le Dénisoviens en Russie, homo naledis en Afrique du Sud, hommes de florè, luzonensis, sur les iles indonésienne.
En conclusion, « Brève histoire des origines de l'humanité » est un ouvrage intéressant permettant de se remettre à niveau par rapport aux récents progrès scientifiques concernant les origines de l'Humanité.
L'approche jusqu'alors "simple" d'un Homo Sapiens né en Afrique de l'Est essaimant dans le monde entier est aujourd'hui remise en question par d'autres approches plus complètes, établissant plusieurs "buissons" ou foyers en Afrique et Asie et surtout un métissage entre Sapiens et Néandertal.
Ce dernier est réhabilité tout comme dans une moindre mesure les Australopithèques qui malgré leurs grandes différences physionomiques avec Sapiens disposaient de capacités intellectuelles similaires.
On comprend l'importance du numérique pour reconstituer les cranes à partir de fragments, pour dater les fossiles, partager les données et comparer les résultats pour faire avancer les théories.
Mais le message porté par Balzeau reste la modestie compte tenu du peu du caractère limité de la Paléontologie, science "jeune" basée sur l'analyse de fragments parcellaire pour tenter de comprendre des sociétés complexes similaires à la notre.
En témoignent les questions encore soumises à débat sur l'art rupestre et le traitement réservés aux morts dans les sociétés préhistoriques.
Une chose parait certaines néanmoins : nos ancêtres étaient moins différents que nous le pensions, étaient de grands marcheurs et nomades se déplaçant pour trouver leur nourritures ainsi que des conditions climatiques plus favorables et nous sommes tous le résultat de cette évolution !
Quel dommage que la Paléontologie ne soit pas plus populaire aujourd'hui et que le spécialistes soient cantonnés aux seconds rôles !
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