Thor, l'intégrale, 1986-1987 (Walter Simonson, Sal Buscema)
A la fin des années 80, Walter Simonson clôt son travail de revisite du mythe du comic Thor avec « Thor, l’intégrale, 1986-1987 ».
Pour sa dernière saison, Simonson laisse les crayons au talentueux Sal Buscema et poursuit les aventures des dieux nordiques en pleine reconstruction après l’attaque de Surtur, la disparition d’Odin et le règne par intérim de Balder sur Asgard.
Le premier épisode est assez étrange et propose une rencontre assez décalée entre Thor et le Juge de paix (pale ersatz de Judge dredd de DC comics) justicier venu du futur pour arrêter une créature appelée Zaniac responsable de la destruction du monde.
Après avoir utilisé ses armes technologiques (pistolet, harnais, moto, missiles) contre Thor, le Juge de paix accepte de s’unir à lui pour arrêter leur ennemi commun.
Sorte d’organisme parasitaire infectant un hôte humain pour le contrôler et en faire un tueur parfaitement misogyne, Zaniac est en effet parvenu par désir de vengeance personnelle à tuer Jane Foster l’ex petite amie de Thor.
Ravagé par la douleur, Thor utilise donc les capacités de la moto du Juge pour remonter le temps et détruire Zaniac avant qu’il ne commette son crime.
Les deux héros se séparent donc et Thor après avoir confié deux orphelins d’une victime de Zaniac à ses amis asgardiens, tente de reprendre une vie civile difficile sur la planète terre en se rapprochant de la famille du patron du chantier pour lequel il travaille.
En portant secours à Facteur X sévèrement mis à mal par les Marauders dans les égouts de New York, Thor s’aperçoit d’une soudaine vulnérabilité physique.
Il triomphe certes de ses ennemis mais a le bras cassé par le puissant Blockbuster, adversaire qu’il aurait jadis vaincu sans mal.
Thor comprend alors que Héla la déesse des morts lui a jeté un sort qui l’affaiblit de jour en jour, empêche sa cicatrisation tout en l’empêchant de mourir.
Soigné par Tony Stark qui lui crée une sorte d’attelle technologique, Thor est pris dans un piège ourdi par son demi frère Loki, qui transforme par magie des mortels en ses vieux adversaires avant de les faire mourir d’épuisement.
Contraint de retenir ses coups après avoir affronté des simulacre de l’Homme fauve et du Démolisseur, Thor croit avoir affaire à une réplique de l’Homme absorbant alors qu’il affronte le réel Crusher Creel.
Ivre de rage après la mort simulée de sa compagne Titania, Creel déchaine toute sa puissance contre le dieu du tonnerre qui ne parvient à la vaincre que en le forçant à absorber un vortex dimensionnel le téléportant dans une autre dimension.
Grièvement blessé après le terrible combat contre l’Homme absorbant, Thor comprend que son salut réside dans ses possibilités à se forger une armure magique capable de protéger ses os devenus friables.
Il utilise donc les aciéries de Pittsburgh pour créer cette armure et parvient à ses fins après avoir repoussé une invasion d’Elfes noirs dont le chemin d'accès à leur royaume a été perturbé par ses travaux de forgerons.
De son coté, le machiavélique Loki enlève le mutant Iceberg pour utiliser son pouvoir réfrigérant afin de provoquer le retour du gel sur le royaume d’Asgard et créer les conditions favorables à une attaque de ses alliés les Géants du gel.
Affaiblis par une mystérieuse maladie, les Asgardiens déclinent alors que le pouvoir des Géants croit de plus en plus.
Heureusement l’elfe noir repenti Kurse se montre insensible au mal qui ravage Asgard et une aide précieuse pour protéger Balder et les siens.
Mais même Loki a toute les peines du monde à contenir les Géants et est finalement contraint d’accepter l’aide de son demi frère Thor pour contrer une puissance que lui-même ne contrôle plus.
Malgré leur défaite, les Géants se replient pleins de rancœur et décident de contacter Jormungand le serpent de Midgard pour tuer leur ennemi Thor et ainsi avoir le chemin dégagé pour conquérir Asgard.
Thor affronte donc le légendaire Jormungand dans un des sommets épiques de la série.
Après une lutte titanesque, il parvient à tuer le serpent mais son corps transformé en matière gélatineuse informe git inerte.
Les Géants lancent donc une attaque de grande envergure contre Balder et les siens alors grandement aidés par les prouesses guerrières de Kurse.
Loki, décidément plein de ressources, trouve un moyen de réactiver le puissant Destructeur d’Odin, pour éradiquer les géants et torturer sans fin le corps immortel de Thor.
Contre toute attente, le Destructeur tente de prendre possession de l’esprit de Thor qui retourne finalement la situation pour s’approprier le corps de son bourreau.
Nanti d’un corps et d’un pouvoir invincible, Thor profite donc de l’apparence du Destructeur pour aller défier Héla en son Royaume.
Le Destructeur étant par essence une machine immortelle, il peut par sa puissance contraint la déesse de la mort à revenir sur son serment et à rendre ses attributs au corps de Thor.
Redevenu mortel, Thor quitte le royaume d’Héla après que celle-ci est compris qu’il lui fallait à présent rester à sa place.
Le corps inanimé du Destructeur est laissé sous protection magique afin de rappeler son serment de non inerrance à Héla.
Redevenue à plus d’humilité, Héla envoie l’Exécuteur au Walhalla pour le récompenser de sa bravoure lorsqu’il tenta de s’interposer entre elle et Thor.
Thor peut alors revenir à Asgard aider ses amis de l’attaque des Géants.
Ayant recouvert ses pouvoirs divins et fini de pacifier le monde des dieux, Thor laisse un petite souvenir à Loki et lui casse le bras de son marteau enchanté pour le punir de ses manigances.
En conclusion, « Thor, l’intégrale, 1986-1987 » est un véritable chef d’œuvre qui m’a littéralement enthousiasmé.
Pour le feu d’artifice final, Simonson lâche complètement la bride à son imagination et plonge Thor dans des aventures fantastiques culminant avec l’attaque des Géants, le combat contre Jormungand et la fusion avec l’incroyable machine de combat appelée le Destructeur pour faire plier la Mort elle-même !
Inutile de dire donc que le lecteur en prend plein les yeux et est complètement emporté dans ce monde mythologique brillamment adapté en comic américain.
Si coté mythologie Simonson tutoie le sublime, les aventures terrestres de Thor sont également d’un niveau élevé avec la révélation de sa vulnérabilité et toutes les lésions physiques que ses ennemis (comme le redoutable Homme absorbant ou les plus anodins Marauders) parviennent à lui infliger.
Simonson donne donc une version plus humaine du dieu du tonnerre qui perd son père dans l’affrontement avec Surtur et découvre la faiblesse physique suite aux maléfices d’Héla.
Autre point fort, les dessins de Simonson que je n’aimais pas sont ici remplacés par ceux de Buscema beaucoup plus nerveux, fins et puissants.
Si vous ne devez donc lire qu’un seul Thor, que ce Marvel classic soit celui la !
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