L'agent secret (Kleber Mendoca Filho)

 

Sorti en 2025 et auréolé de plusieurs prix internationaux, « L'agent secret » est un film brésilien de Kleber Mendoça Filho.

Dans les années 70 en pleine dictature militaire, Armando (Wagner Moura) remonte en voiture vers Récife, la ville dont sont originaires ses parents.

Après avoir été arrêté et racketté par la police locale à une station service, il s'installe chez Elza (Maria Fernanda Candido) une vieille femme qui héberge des réfugiés politiques fuyant les persécutions politiques.

Il reprend contact avec son fils Fernando (Enzo Nunes) gardé par son grand-père Monsieur Alexandre (Carlos Francisco) le propriétaire d'un cinéma et trouve sous une fausse identité un travail administratif dans la ville.

Peu à peu on découvre son passé et le fait que deux tueurs Miguel (Igor de Araujo et Augusto (Roney Villela) ont été envoyés par Ghirotti (Luciano Chirolli) un industriel d'Electrobras avec qui il a eu un violent différent professionnel lorsqu'il était chef de département à l'Université.

Dans une ville ou le commissaire Euclides (Roberio Diogenes) corrompu jusqu'à la moelle, torture et fait assassiner à peu prêt n'importe qui, la découverte d'une jambe d'un étudiant noir dans le ventre d'un requin provoque de l'embarras.

Alors qu'Euclides fait tout pour faire disparaître les preuves, les tueurs arrivent dans la ville et cherchent à localiser Armando.

Ils contactent, un ouvrier prêt à le tuer pour 4000 cruseiros.

Bobby suit Monsieur Alexandre à la sortie du cinéma et arrive jusqu'à la Mairie.

Mais Armando ne tombe pas dans le piège et a la présence d'esprit de demander de l'aide à Euclides dont le bureau se situe au 1er étage du batiment. 

Celui-ci envoie deux hommes dont son fils adoptif. Une fusillade éclate dans la cour et Bobby les tue.

Blessé à la jambe il tente d'échapper à Miguel qui le surveillait à distance. Le jeune homme le suit avec ses traces de sang mais l'expérimenté tueur parvient à le surprendre et le tue d'une balle dans la tête.

Armando cherche alors à quitter désespérément le pays avec son fils...

Plusieurs années après, une enquêtrice privée tombe sur le dossier d'Armando qui n'a jamais pu quitter Recife et a été finalement assassiné.

Son fils Fernando, devenu médecin accepte de la rencontrer et reçoit une copie du dossier de son père sur une clé USB.

En conclusion, « L'agent secret » est un film surprenant, magistral avec un Wagner Moura digne de son prix d’interprétation à Cannes.

On est rapidement happé par l'histoire de ce fugitif et les 2h40 passent sans qu'on s'en rendent compte.

Avec sa scène d'introduction « culte » aux allures de Western, ses acteurs époustouflants criants de vérité, comme les « pourritures » de commissaires corrompus, stupides et violents ou d'industriels tout puissants capables sur un caprice de provoquer la fermeture d'une université, « L'agent secret » regorge de richesses et propose diverses grilles de lecture : la corruption généralisée du Far West nordestin, la transmission père-fils puis aux générations futures « post Google », les clins d’œil au cinema des années 70 (« Damien », « Les Dents de la mer » et même « Le Magnifique ») le tout dans une ambiance vintage magnifique.

Film culte pour moi, « L'agent secret » devrait avoir reçu davantage de prix encore !

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