Toxicity (System of a down)

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Si on ne devait garder qu’un seul album de la courte carrière des dingos de System of a down, on ne retiendrait probablement que « Toxicity » sorti en cette année emblématique de 2001 alors que le mouvement certes sensiblement artificiel du néo métal battait son plein.
Les arméno-américains à la musique brutale mais suffisamment inclassable pour être classée de « néo » annoncent clairement la couleur avec « Prison song » qui sur une base power-thrash sévère montre la très grande versatilité du chant de Serj Tankian, capable de déclamer, grogner ou même de chanter harmonieusement assez rarement.
Vacillant après un premier coup de poing au visage, l’auditeur reçoit « Needles » dans l’abdomen avec ce qu’on pourrait appeler une véritable musique de cinglé, chaotique, violente avec un chant hurlé difficilement supportable.
La suite ne dépareille pas avec « Deer dance » « Jet Pilot » et « X » qui foncent droit devant dans un déluge de riffs et de vocaux d’une grande violence.
Alors qu’on s’attend à subir cet épuisant traitement de choc pendant quatorze titres, System of a down a l’intelligence de varier un peu sa musique linéaire et dépouillée, pour introduire quelques refrains mélodiques sur « Chop suey » par ailleurs toujours incroyablement dur et intense.
Le sommet de du condensé de violence est ensuite atteint avec « Bounce » qui atomise tout aux alentours en moins de deux minutes avec l’équivalent de la puissance d’un démarrage d’Usein Bolt poursuivi par une meute de guépards.
La guitare de Daron Malakian continue de cracher le feu sur « Forest » par ailleurs assez linéaire avant des incursions mélodiques assez remarquées sur « Atwa » et « Science » pseudo oriental permettant d’atténuer un peu la lourdeur de la musique proposée.
Après un « Shimmy » toutefois très agressif, le processus semble se poursuivre avec l’approche mélodique bienvenue de « Toxicity » avec quelques moments de douceur malheureusement copieusement saccagés par les hurlements du père Tankian.
La fin de cet éprouvant album se matérialise donc enfin avec « Psycho » mélangeant toujours brutalité et douceur avec un résultat plus que discutable puis « Aerials » qui lui fait encore une fois mouche avec des refrains réellement aériens et plaisants.
En conclusion, on comprend à son écoute que « Toxicity » ait marqué un tournant dans la carrière de System of a down conduisant les américains sur le chemin du succès, des radios et des télévisions.
Malgré ces louables efforts mélodiques et une influence orientale de plus en plus marquée, « Toxicity » reste un album globalement extrêmement violent, difficilement digérable et par instant complètement inécoutable.
Même si je reconnais donc l’originalité incontestable de System of a down, il n’en reste pas moins que leur thrash expérimental très brutal et les vocaux particulièrement irritants de Tankian, rendent ce groupe plutôt rebutant pour votre serviteur.
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