Steamboy (Katuhiro Otomo)

 

En 2004, Katuhiro Otomo, plus connu en France pour avoir réalisé « Akira » en 1988, sort « Steamboy » également un manga d'animation. 

A rebours des thèmes habituels de la SF, « Steamboy » se déroule dans l'Angleterre de la fin du XIXieme siècle en pleine révolution industrielle. 

James Ray Steam, un jeune homme travaillant dans une usine de production de vapeur industrielle de Manchester est contacté par son grand-père Dr Lloyd, pour protéger une trouvaille technique révolutionnaire issue d'années de recherche.

Mais le composant remis à Ray, une sorte de boule capable de produire une vapeur d'une puissance extraordinaire est convoité par la fondation privée O'Hara pour laquelle travaille également Edwards le propre père de Ray.

Pour échapper aux hommes de main envoyés à la recherche de la boule, Ray utilise la puissance de la vapeur pour conduire un étrange véhicule circulaire mais il est finalement rattrapé sur un train dont le toit est arraché par un véhicule volant tout aussi impressionnant.

Lorsqu'il rencontre Edwards, il trouve un homme défiguré et aveuglé par le pouvoir désireux de terminer la mise au point d'une gigantesque cité cathédrale mue uniquement par la puissance de la vapeur produite par le composant cré par Lloyd.

Lors de l'exposition universelle de Londres, en présence de la Reine, Edwards déchaine ses prototypes d'armes révolutionnaires à vapeur : entre fantassins en armure, tank motorisés et même hommes volants !

Mais il se heurte à son concurrent, Robert Stephenson un allié de Lloyd, qui met en œuvre bien qu'à un niveau de technologie moindre un armement à vapeur.

Pris au milieu du conflit, Ray fait de son mieux et réussit à embarquer sur la cathédrale de son père alors qu'elle s'élève dans les airs pour échapper au pilonnage des navires de guerre sur lesquels a embarqué Stephenson.

Combattant de l'intérieur l'incroyable machine qui survole Londres au risque de la détruire, Ray parvient avec l'aide de son grand-père à s'en extraire avec Scarlett la petite fille de la Fondation avant qu'elle ne soit détruite...

Dans un happy-end global, on voit tous les protagonistes survivre et devenir super héros/pilote/scientifiques repentis œuvrant pour le bien-être et le progrès de l'Humanité.

En conclusion, « Steamboy » est une œuvre réellement décoiffante d'une créativité folle.

Véritable génie artistique, Otomo exploite à merveille la révolution industrielle anglaise et l'apparition de la machine à vapeur, progrès technique aujourd'hui sous-estimé à l'ère du numérique pour produire une œuvre dystopique majeure.

Même si le réalisateur en fait trop et produit une pénible surenchère apocalyptique avec cette grossière cathédrale flottante au dessus de Londres dans un nuage de vapeur permanent, le film vaut le coup d’œil par la qualité hallucinante de son graphisme, le réalisme et la beauté de ses images culminant lors de la bataille retro futuriste de l'exposition universelle de Londres

Barré et dément sans doute, mais les adorateurs d'Otomo se prosterneront encore !