Every loser (Iggy Pop)
On avait quitté un Iggy Pop jazzy et mélancolique en 2019, toujours admiratif devant la liberté du chanteur mais un tantinet inquiet que « Free » ne soit qu'une belle mais triste épitaphe artistique.
Aussi quelle ne fut pas ma surprise et mon plaisir de retrouver après deux années de plombs entachées d'une pandémie mondiale, en 2023, un nouvel album plus orienté « rock » du vieil iguane âgé aujourd'hui de 75 ans.
Entouré de la crème du rock, du producteur Andrew Watt, Duff Mc Kagan le bassiste des Guns 'n roses, du batteur Chad Smith et du guitariste Josh Klinghoffer (Red Hot Chili Peppers/Pearl Jam) ainsi que d'une pléiade de « guest » provenant de diverses formation (Jane's addiction), « Every loser » se présente sous la forme d'une pochette sobre évoquant une peinture abstraite assez sinistre.
Mais cette première impression fugace s'efface vite devant le premier titre « Frenzy » tube parfait avec son rythme rapide, ses guitares puissantes et son chant accrocheur.
Pourtant on préférait presque à l'Iguane énervé, le Iggy Pop paternel et émouvant de l'enveloppant « Strung out Johnny » aux belles réminiscences des années 80.
« New atlantis » rappelle la face (B) plus calme du chanteur avec un style plus parlé que chanté.
Le retour de guitares puissantes et d'un chant plus agressif ne parviennent pas à ôter de « Modern day ripoff » un aspect rengaine assez lassant qui contraste avec un « Morning show » au style crooner beau mais soporifique.
Plus de créativité sur le bel interlude façon cabaret « The news for Andy (Interlude » qui sert de parfait marche-pieds à « Neo punk » qui vrille le crane comme le meilleur des Ramones.
« All the way down » varie intelligemment les rythmes mais c'est véritablement le génial « Comments » en collaboration avec le regretté batteur Taylor Hawkins (Foo fighters) qui emporte l'adhésion en insufflant une nouvelle vibe des 80's extrêmement accrocheuse.
Après « My animus » un nouvel interlude atmosphérique envoutant, Iggy termine par « The regency » rageur comme un majeur dressé.
En conclusion, « Every loser » est un très bel album rock complètement inattendu de la part d'un mythe qu'on pensait usé par les ans.
Si l'on excepte un léger ventre mou, « Every loser » peut-être considéré comme une parfaite synthèse de toute la carrière solo d'Iggy pop : du punk énervé (« Frenzy », Néo punk »), du rock au charme inimitable teinté de new-wave (« Strung out Johnny », « Comments ») et du folk atmosphérique...
Passant d'un registre à l'autre avec
une maitrise déconcertante, l'Iguane propose un album d'une qualité
incroyable quand on pense à son âge vénérable.
Du rock dans sa plus belle essence qui laisse la jeune concurrence à des années lumières !
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