Paris la nuit (Jérémie Guez)

 

Sorti en 2010, « Paris la nuit » est le premier roman d’un auteur de 22 ans à l’époque, Jérémie Guez.
L’action se déroule dans le quartier de Barbès où Abraham, un jeune beur gravite dans le monde des toxicomanes et des petits voyous.
Depuis la mort de sa mère dévorée par le cancer, Abraham vit seul avec son père qui passe ses journées et ses nuits devant la télévision.
A travers le prisme de la drogue et de l’alcool, Abraham fréquente occasionnellement une étudiante appelée Julia qu’il tient précautionneusement éloignée des amis de son quartier Goran et un juif appelé Nathan.
Mais un jour, l’appât du gain donne du courage aux petites racailles de quartier, qui montent une équipe pour braquer des gros truands de Belleville jouant dans un tripot clandestin.
Le trio s’adjoint les service de Trésor, un noir costaud et de Karim, passé maitre dans le vol de voitures.
Armé de fusils à pompes et de pistolet calibre 38, les cinq garçons surmontent leur peur, braquent les truands et filent vite se cacher.
Abraham reste à Paris, dans le XIXieme ou il loue une minable chambre d’hôtel pour se défoncer.
Goran passe lui verser sa part, 8000 misérables euros, tandis que le reste de la bande est partie vers le sud, claquer de l’argent.
Même s’il s’est séparé brutalement de Julia, ses connections avec le milieu étudiant du quartier latin son précieuses pour approcher de nouveaux clients, fils ou filles à papa, avides de contestation se droguant pour tenter une expérience interdite.
Abraham approche Pierre dans un bar, s’en fait un client régulier et se fait présenter un très jolie jeune fille attirée par son prestige de voyou, avec qui il a une liaison torride.
Mais l’argent file et l’appel du quartier est le plus fort.
Sur place, il découvre qu’il est recherché et va vivre dans l’angoisse d’être rattrapé par les truands.
Heureusement Goran resté sur place, est une aide précieuse…
A son contact, Abraham s’endurcit, piège un jeune garçon qui les guettait, l’emmène en banlieue parisienne et laisse Goran l’exécuter.
A cours d’argent, le duo se rabat sur un dealer du Sentier qu’il braque et assassine, puis sur Pierre, obligé de devenir un dealer du milieu étudiant.
Pourtant l’inévitable se produit et la mort finit par les rattraper.
Abraham perd Goran et est ensuite serré par la police…
En conclusion, « Paris la nuit » est un court roman percutant.
Guez décrit avec rage l’envers de la carte postale de la Capitale avec ses voyous des quartiers pauvres et violents…mais son style dur et incisif ne suffit pas à compenser l’extrême légèreté de son scénario.
Aussi si le succès rencontré semble donner raison à ce jeune auteur, on peut aussi se montrer plus repoussé qu’attiré par ce monde de toxicos, de dealers, d’étudiants paumés et de voyous loosers…