Courir mieux (Jean-François Harvey)


 

 Sorti en 2014, « Courir mieux » est un livre d’un ostéopathe et spécialiste de la course à pieds Jean-François Harvey.
Ici Harvey propose aux coureurs de tous niveaux de sortir du cycle entrainement/blessures/rééducation qui touche la majorité d’entre eux.
Après un bref rappel sur les origines millénaires de la course inscrites dans notre patrimoine génétique, on évoque l’indispensable biomécanique qui sera la clé de voute des améliorations posturales proposées.
Un aspect intéressant et surprenant de l’étude est la comparaison avec les coureurs kalenjins, membre d’une ethnie particulière ougandaise réputée pour ses qualités d’endurance.
Ici les facteurs déterminants semblent être une morphologie ultra légère, l’habitude de courir pieds nus forgeant des coussinets, une alimentation sans produit industriels, une vie par essence non sédentaire sur les hauts plateaux montagneux, sans confort ni technologie de pointe.
Comme énoncé précédemment, le premier axe d’amélioration va concerner la posture afin de déterminer le meilleur équilibre du coureur ni trop penché, ni trop en arrière.
Tout est passé en revue : les appuis au sol, l’alignement des genoux, la position de la tête, des bras afin de courir en faisant participer l’ensemble du corps et « l’unité centrale » ensemble de muscles abdominaux hauts et bas faisant la liaison entre jambes et torse.
Des clés sont également fournies pour mieux respirer, augmenter sa fréquence, gérer les virages, les descentes ou les montées.
Puis, le sujet souvent polémique des chaussures est abordé, tout en minimisant finalement leur importance souvent surévaluée par rapport aux autres paramètres biomécaniques et physiologiques.
Un questionnaire est proposé pour savoir si le lecteur est adapté aux chaussures dites « minimalistes » à la mode pour retrouver des sensations des pieds.
Phase importante la récupération est également détaillée avec sans surprise des conseils pour le sommeil, l’alimentation, l’hydratation et quelques attaques contre les bains glacés, les étirements ou la récupération dite « active » entre deux courses.
Impossible d’échapper à l’aspect quantitatif de la course, avec des programmes « tout fait » d’entrainement suivant l’objectif visé (5km/10km/semi marathon/marathon) avec au minimum 3 séances par semaine pour progresser en mêlant fractionné et endurance pure.
Harvey met en garde contre le surentrainement touchant beaucoup de coureurs n’écoutant pas assez leur corps et courant le risque de blessures récurrentes.L(idée de combiner course et autre sport d'endurance préservant le articulations comme le vélo ou la natation ressurgit.
Pour lutter contre ces blessures et améliorer ces performances, des exercices d’échauffement, d’étirements, d’équilibre et de renforcements ciblés sont également présentés pour toutes les parties du corps.
Le gainage et le travail d’explosivité pliométrique sont ici largement préférés aux exercices en salles de musculation avec machines.
Après avoir évoqué quelques techniques de respiration et d’auto soins, afin d’améliorer le bien être et les sensations, on termine par toute la litanie des blessures les plus fréquentes susceptibles de frapper les coureurs.
En conclusion, très pédagogique et allant parfois à l’encontre des idées reçues, « Courir mieux » est un ouvrage intéressant par son approche combinant bases scientifiques et empiriques.
Plutôt simple et bien illustré, le propos de Harvey permettra à n’importe quel coureur quel que soit son niveau d’améliorer sa technique, de mieux gérer ses courses, tout en diminuant le risque de blessure, qui pousse souvent les gens à abandonner cette activité considérée comme traumatisante.

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