Thanos, la quête de Thanos (Jim Starlin, Ron Lim)

 

Sorti en 2016, « Thanos, la quête de Thanos » regroupe l'histoire culte concoctée par Jim Starlin (scénario) sur des dessins de Ron Lim dans les années 80/90.

Le Surfer d'argent tout d'abord est victime de ce qu'il pense être un mauvais rêve dans lequel Thanos lui apparaît pour la première fois, ressuscité par sa maitresse la Mort qui le charge d'une mission de la plus haute importance : rétablir l'équilibre démographique de l'Univers en éliminant la moitié de sa population.

A son réveil, le Surfer comprend qu'il ne s'agissait pas d'un rêve mais d'un présage car Thanos en personne ne tarde pas à apparaître et sur de lui, lui expose calmement ses théories pour justifier l'éradication, celui nécessaire d'espèces trop nombreuses, polluant ou épuisant leurs ressources (comme les Terriens).

Sur de son fait, le Titan semble mépriser la puissance cosmique du Surfer et s'ingénue même à le faire contaminer à son insu un monde peuplé de lémuriens pour le forcer à rompre leur affrontement.

Inquiet, le Surfer cherche alors des informations auprès des Vengeurs puis se retrouve sur Titan pour que Mentor le père de Thanos lui apprenne l'histoire de son fils maudit.

Il croise ensuite Drax, une brute indestructible crée par Chronos pour traquer et tuer Thanos, mais cet être à l'intelligence limitée ne fait que gêner le Surfer par son entêtement.

Usant de ruse, le Surfer d'argent parvient à fausser compagnie à son encombrant « allié » en le distrayant devant la télévision terrienne puis affronte frontalement Thanos qui a grièvement blessé sa petite-fille adoptive Nébula qui avait eu l'audace de prendre le contrôle de sa flotte de guerre en son absence.

Une fois de plus, Thanos dupe son adversaire en simulant sa mort pour lui faire croire à sa victoire.

En réalité, il débute sa passionnante quête des joyaux de l'Infini.

L'obtention de la première pierre de l’Âme est sans nul doute la plus difficile. Thanos osant braver le puissant Intermédiaire emprisonné par ses maitres Ordre et Chaos dans une prison que ses pouvoirs ne peuvent briser.

Thanos unit sa force à l'Intermédiaire pour le libérer et profite ensuite de la configuration spécifique du lieu, un nexus spatio-temporel dans lequel l'Intermédiaire est sans ressources, pour le terrasser.

La ruse est encore son arme de prédilection pour triompher de la force brute en apparence illimitée de Champion, qu'il amène à lui donner son joyau de la Puissance pour lui permettre de rejoindre un nouveau monde sur lequel exercer ses talents d’infatigable guerrier.

Avec deux joyaux en sa possession, la victoire contre le Jardinier, plus pacifique mais néanmoins détenteur du joyau du Temps n'est qu'une formalité.

Face à l'insaisissable Coureur, maitre de l'Espace, Thanos ruse encore, l'amenant à parler pour pouvoir l'amener à vieillir puis à le revendre inoffensif au Collectionneur détenteur sans le savoir du joyaux de la Réalité.

Le dernier obstacle représenté par le Grand Maitre, presque aussi retors que Thanos est sans doute le plus difficile. Mais Thanos profite de son goût pour le jeu pour le duper en envoyant une réplique robotisée disputer une partie perdue d'avance et ravit la dernière pierre de l'Esprit.

Devenu un être omnipotent, il comprend qu'il ne gagnera jamais l'amour de la Mort, qui elle-même s'incline face au nouveau maitre de l'Univers, ce qui le plonge dans une profonde tristesse.

En conclusion, ne cherchez plus, « Thanos, la quête de Thanos » constitue sans nul doute l'un des plus grands chefs d’œuvre de l'Histoire des comic-books voir de la pop-culture popularisée ensuite par Disney.

Jim Starlin accouche d'une histoire « larger than life » de quête de puissance absolue et surtout du super criminel le plus charismatique du monde Marvel, un être combinant force, ruse, intelligence et philosophie.

Dans la première partie, voir le Surfer d'argent se dresser seul contre un être aussi redoutable constitue un réel bonheur mais que dire ensuite de la seconde digne des plus grandes odyssées des poètes grecs ?

Seul contre tous, animé d'un amour malsain pour la Mort, Thanos triomphe des obstacles et atteint un à un ses buts, triomphant par ses qualités des Doyens de l'Univers, êtres immortels mais moins intelligents et déterminés que ce « self made  man » cosmique.

Certaines pages frôlent le génie, telle la tirade sur la condamnation à mort de l'homme responsable de la destruction de son écosystème (oui on est en 1987 quand même!) ou le final ou Thanos s’aperçoit de la vanité d'obtenir le pouvoir absolu.

Un must-have absolu à lire et relire régulièrement !