Vie et mort de l'homme qui tua John F Kennedy (Anne-James Chaton)

 



En 2020, le journaliste Anne-James Chaton sort « Vie et mort de l'homme qui tua John F Kennedy ».

Derrière l'une des affaires les plus mystérieuses du Xxieme siècle, se cache la vie d'un homme pas tout à fait comme les autres Lee Oswald.

Né à la Nouvelle-Orléans en 1939, Lee Oswald connait une enfance difficile, sans son père décédé avant sa naissance d'une crise cardiaque. Sa mère Marguerite,qui doit élever seule trois enfants, enchaine les boulots mal payés et n'a pas le temps de s'occuper de lui.

Confié à sa tante Lilian, Lee devient rapidement un enfant solitaire et taciturne. Sans grande sociabilité ni appétence pour l'exercice physique, il se renferme dans les livres, se passionne pour l'Histoire, la Biologie et l'Astronomie.

La famille déménage du Texas à New-York mais le comportement fugueur de Lee lui vaut d’être sévèrement condamné à aller en maison de redressement. Lorsque Marguerite parvint à l'en extraire avec l'aide d'un avocat, il est déjà traumatisé.

Il revient ensuite à la Nouvelle-Orléans, mais connait encore des difficultés d'intégration. Lee a peu d'amis et aime les armes à feu au point de vouloir en voler une, sans succès.

L'armée intervient alors comme une porte de sortie idéale pour ce garçon intelligent mais en quête de modèle masculin fort. Avec un an d'avance, Lee s'engage dans les Marines. Il devient opérateur radio pour les forces aériennes et navales, voyage dans le monde entier dans le cadre de sa formation et a accès à des informations confidentielles.

Mais une fois encore, son tempérament difficile, son insubordination fréquente lui valent des problèmes.

Déçu par l'armée, il se tourne alors vers le communisme et dévore Karl-Marx. Le résultat de ce nouvel engouement est un voyage en Russie en pleine guerre froide.

Mais la vie en URSS s'avère loin d’être idéale et Lee végète dans un emploi d'ouvrier à la chaine.

Après avoir épousé Marina, il décide de revenir aux États-Unis.

Sans qualification, Oswald est marqué au fer rouge par son voyage en URSS et malgré la naissance d'un enfant, le couple connait des moments difficiles.

A Dallas, Oswald se montre incapable de garder longtemps un emploi et est autoritaire, violent avec Marina qu'il tyrannise.

Il refuse même par fierté l'aide matérielle de la famille ou de la communauté russe, laissant son couple se diriger vers une séparation inévitable.

Puis un été de 1963 Oswald disparaît et profitant de sa pause de magasinier dans une entreprise d'édition de livres, commet l'irréparable en tirant sur Kennedy alors en plein voyage électoral à Dallas.

La suite de la biographie consiste donc à l'énoncé minutieux de sa cavale, de l'assassinat d'un policier locale, puis de son arrestation dans un cinéma.

Après des interrogatoires serrés ou Oswald nie maladroitement toute implication et clame ses « droits », l'histoire s’arrête brutalement par son assassinat bien commode par Ruby lors d'un transfert.

En conclusion,  "Vie et mort de l'homme qui tua John F Kennedy"  est remarquable par sa narration sèche et précise, mais surtout par la manière très prenante qu'à Chaton, de rendre « humain » un homme atypique, dont la vie fut marquée par une grande instabilité et un immense désir de reconnaissance.

Idéaliste et jusqu’au-boutiste que ce soit dans son adhésion aux valeurs de l'armée puis du communisme, Oswald avait le profil de l'individu radical capable par fanatisme d’assassiner un homme politique dont il ne partageait pas les idées.

Son passé difficile, marqué par la pauvreté et la solitude, constitue une toile de fond nécessaire à la compréhension de sa trajectoire fatale.

Un livre rendu donc intense par le talent de Chaton, mais qui ne répond pas aux incroyables zones d'ombres concernant l'assassinat le plus spectaculaire du Xxieme siècle !

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