Gravity’s rainbow (Pat Benatar)

 

Après un album de blues raté, Pat Benatar tente assez rapidement de corriger le tir en 1993 en sortant « Gravity’s rainbow » sur lequel elle confie l’écriture de toutes les compositions originales cette fois à son mari Neil Girardo, le batteur Myron Grombacher étant lui aussi crédité de presque la totalité des titres.
C’est une star flétrie et en perte de vitesse  qui tente après une transparente introduction instrumentale « Picture of a gone world » de reprendre le chemin du succès avec « Everybody lay down » mid tempo rock accrocheur ayant pour principal mérite de mettre en avant le formidable organe de la reine qui s’en donne ici à cœur joie.
Lui emboitant le pas, « Somebody’s baby » fait également mouche dans un registre plus feutré mais tout aussi fluide et séduisant.
Malgré son ton rock encore plus marqué et de belles envolées,« Ties that bind » ne décolle quant à lui pas vraiment.
On se laisse prendre par la main par la mignonette ballade « You and I », s’ennuie ferme sur « Disconnecté » heurté et pénible avant de retrouver du plaisir sur le bluesy accrocheur « Crazy ».
Avec « Everytime I fall back », le couple tente de ressortir sans grande réussite la machine à ballades des années 80, et ce n‘est pas un « Sanctuary » trop lisse et convenu qui vient inverser la donne.
Retour du blues acoustique et intimiste sur « Rise (part 2) » magnifié par la voix de la belle puis fin d’album assez décousue entre une ballade fadasse « Kingdom key » et un rock nerveux « Tradin down ».
En conclusion, « Gravity’s rainbow » est une marche arrière, un retour aux sources express après une courte incartade s’étant soldé par un échec massif.
La volonté de revenir au rock est louable d’autant plus que Pat Benatar n’a pas perdu grand-chose de sa voix incroyable…
Reste que les compositions ne sont simplement pas à la hauteur et que passé une poignée de titres, rien n’arrive simplement à recréer la magie du début des années 80.
« Gravity’s rainbow » est un donc album propre, bien produit mais un trop long et ennuyeux, qui au final ne ravira que les fans les plus passionnées de la diva du rock.
Et malheureusement la seconde partie des année 90 ne viendra que confirmer cet irréversible déclin.