Code red (Primal fear)

 



En 2023 avec une constance et une régularité qui forcent le respect, Primal fear sort un nouvel album pour la 25ieme année de son activité.

Un p*** de quart de siècle donc que les Allemands diffusent leur heavy metal classique principalement en Europe, marché réputé plus favorable pour ce style de musique que j'affectionne.

La couverture de « Code red » ne dérogera pas à la traditionnelle ligne graphique du groupe : un aigle, des flammes et l'Apocalypse pas très loin...

Et pour commencer, les maitres forgerons nous expédient un hit dont ils ont le secret « Another heros » qui combine leur habituelle puissance avec le coté mélodique plus accrocheurs des refrains.

En comparaison, même si Ralf Scheepers est toujours un chanteur de classe exceptionnelle, « Bring the noise » pêche par des refrains un peu balourds qui plombent sa dynamique, « Deep in the night » réussissant le tour de force de ne jamais réellement prendre son envol.

Heureusement, Primal fear reprend de l'altitude avec « Cancel culture », morceau à fort impact abordant avec pertinence un thème à forte conation sociale, abêtissement des populations facilité par le rôle délétère des réseaux sociaux tandis que sans avoir la même ambition « Play a song » accrocheur et punchy, rappelle la formidable efficacité du « german metal commando ».

On passera sur « The world is on fire » trop lourd et peu novateur, sentira la puissance solennelle de « Their gods have failed », esquissera un sourire avec « Steelmelter » titre caricatural « priestien » complètement interchangeable avec une bonne centaine du même acabit.

Il y a certes la virulence de « Raged by pain » sur lequel Ralf enclenche enfin le turbo, mais ni la ballade larmoyante « Forever » qui bien que sympathique n'arrive pas à la cheville des autres merveilles déjà produites, ni le final « Fearless » lourd et bancal ne parviennent à rehausser le niveau.

En conclusion,

« Code red » la nouvelle livraison du Primal fear déçoit et se montre nettement en deçà des meilleurs standards du « german metal commando ».

Bien sur il y a quelques éclairs, « Another heros » qui comme par hasard ouvre avec conviction l'album, « Cancel culture » d'une belle lucidité sociale ou bien l'hymne solennel « Their gods have failed », bien sur Ralf Scheepers n'a rien perdu de sa voix de stentor mais sur l'ensemble de l'album, on ne peut pas dire que les Allemands aient forcé leur talent.

Avec ses compositions plates, ses recyclages de vieilles idées (« Steelmelter » franchement !), la ballade pleurnicharde en prime (« Forever »), « Code red » montre un groupe ayant laissé l'innovation et la prise de risque au vestiaire.

On attend mieux de Primal fear pour le prochain quart de siècle !

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