L'amour dure trois ans (Frédéric Beigbeder)

 

Quinze longues années après la parution de son livre, Frédéric Beigbeder adopte lui-meme « L’amour dure trois ans » au cinéma en 2012.

On retrouve donc l’irritant trublion Marc Marronnier (Gaspard Proust) critique littéraire parisien en plein désarroi après le divorce d’avec sa femme Anne (Elisa Sednaoui) qui a découvert qu’il l’a trompait.

Après la sanction juridique, Marc s’enferme dans la solitude, la dépression et entreprend d’écrire un livre sur la prétendue limite biologique de l’amour fixée à trois petites années.

Au lieu de retracer son passé avec Anne, il n’évoque qu’Alice (Louise Bourgoin) la femme de son cousin Antoine (Nicolas Bedos) rencontrée à l’enterrement de sa grand-mère au Pays basque.

Excentrique et solaire, Alice le séduit en partageant les mêmes gouts que lui, notamment l’humour sarcastique et la musique de Michel Legrand.

Le couple hésite longtemps avant de passer franchement à l’acte mais tandis qu’il écrit son roman, Marc continue de courtiser Alice.

Autour de lui gravitent deux de ses amis, Jean-Georges (Joey Starr) macho hyper sexualisé et Pierre (Jonathan Lambert), petit intello vivant une irritante histoire d’amour avec Kathy une grande perche nymphomane (Frédérique Bel).

Ses parents divorcés ne lui sont pas d’un grand secours : son père hédoniste (Bernard Menez) sort avec une minette de vingt ans à qui il fait l’amour sous Cialis, tandis que sa mère (Anny Duperey) écrit des livres féministes.

Le passage à l’acte a finalement lieu mais Alice méfiante, refuse de quitter Antoine pour un être aussi instable et torturé que Marc.

Toujours désabusé sur le couple, Marc accueille avec dédain le mariage de Pierre et Kathy, les accusant de vivre un bonheur marketing…

La nouvelle de la grossesse subite de Kathy raisonne bizarrement lorsque Jean-Georges lui avoue avoir eu une aventure avec elle dans le dos de Pierre…

Contre toute attente, le manuscrit de Marc est finalement accepté par Francesca Vernesi (Valérie Lemercier) la directrice des éditions Grasset.

Géné, Marc qui a publié sous un pseudo ne dit rien de son succès à Alice, qui a finalement quitté son imbécile de mari pour lui mais lorsqu’il obtient le prix de Flore pour ce roman qu’elle juge stupide, elle le quitte à nouveau avec perte et fracas.

De nouveau en proie au vague à l’âme, Marc sabote sa promotion médiatique, se voit attribué un voyage en Australie par Vernesi puis assiste stupéfait au surprenant coming out de Jean-Georges qui finit par se marier avec un prof de surf  (Thomas Jouannet) dans une cérémonie new-age surréaliste !

Comble du comble, le fils de Kathy et Pierre est un métisse que la jeune femme attribue à des origines béké !

Mais durant la cérémonie Alice revient finalement avec Marc.

En conclusion, si vous avez aimé ou détesté le livre, « L’amour dure trois ans » vous fera le même effet tant son adaptation lui est fidèle.

Malgré le ton tourné à l’auto-apitoiement et un scénario peinant à trouver la distance, le film sort la tête de l’eau par son étonnante distribution avec des contre emplois osés comme le rappeur Joey Starr, assez peu crédible en bourgeois viril virant homo…mais aussi de grands plaisirs comme de Jonathan Lambert ou Bernard Menez utilisés eux à meilleur escient.

Du Beigbeder égal à lui-meme en quelque sorte avec en bonus un carnet d’adresse ayant tourné à plein régime !

Commentaires