And before Elf... they were Elves (The electric elves)

 


 

Peu de gens le savent mais Ronnie James Dio avait bel et bien une vie non seulement avant Black sabbath mais aussi Rainbow et sortit trois albums au début des années 70 avec le groupe Elf.

Sorti en 2011 , « And before Elf… they were Elves » est une compilation de douze titres s’intéressant à la période précédent Elf à l’époque ou la formation New-Yorkaise appelée The electric elves comptait David Fenstein/Nick Pantas aux guitares, Gary Driscoll à la batterie, Doug Thaler aux claviers, Dio assurant également la basse en plus du chant.

Nous sommes donc à la fin des années 60, le hard rock n’existe pas encore et The electric elves débute par une reprise blues déchirante « You shook me » de Willie Dixon et J.B Lenoir.

Déjà la voix de Dio, mélange de puissance et d’émotion pures, en impose dans ce registre pourtant ultra balisé.

Ce blues pesant s’éveille cependant dans son dernier tiers beaucoup plus rythmé en flirtant avec un rock ‘n’ roll plus endiablé.

On reste dans le même registre avec « Stay with me » reprise blues de Rod Stewart certes correctement exécutée mais manquant par trop d’originalité et d’intensité pour séduire.

Plus court, « Four day creep » reprise de Jesse Crump balance un peu plus un groove sexy enchainé d’un intense « Buckingham blues » aux faux airs de « Purple haze » de Jimmy Hendrix.

The electric elves changent registre avec « Wakeup sunshine » et « Driftin » deux ballades, l’une cristalline et légère, l’autre plus longue et triste sur lesquelles la voix d’or de Dio se fait déjà renversante de beauté.

Porté par un chanteur aussi exceptionnel, il parait impossible de résister à « Smile for me lady » nouvelle ballade atteignant pleinement sa cible : activer nos glandes lacrymales.

On finit malgré tout par trouver le temps long et à s’endormir franchement sur les trop doucereuses « You felt the same way » et « Simple man » reprise de Graham Nash.

Le son lourd des guitares électriques revient sur « Drown me in the river » qui flirte par son agressivité avec le hard rock avant l’heure.

L’album se termine par « Cold ramona » bien faible malgré son rythme soutenu et « Little queenie » archétype de la reprise blues rock linéaire et ennuyeux sauvé in extremis par une reprise de « Johnny b Goode » de Chuck Berry.

En conclusion, « And before Elf… they were Elves » est un album sympathique pour tous les amateurs de vieilleries blues rock… mais pas que ! Tant le son de guitare de la paire Fenstein/Pantras dense et puissant lorgne déjà vers ce que le style dans lequel Dio explosera : le hard rock.

Alors certes les reprises blues/folk se montrent parfois pesantes, mais réduire « And before Elf… they were Elves » à cela constituerait une grave erreur qui ferait passer l’auditeur à coté de petites pépites principalement illuminées par le talent vocal déjà hors normes dans les années 60 de Dio.

Rien que pour écouter Dio chanter dans ce registre plus feutré, je ne peux que recommander cet album enfoui sous les strates de l’histoire musicale.

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