State of euphoria (Anthrax)

 




Petit parfum de nostalgie avec « State of euphoria » vieil album (1988) des vétérans du thrash d’Anthrax.

A la fin des années 80 le style a encore le vent en poupe et Anthrax entend bien capitaliser avec ce quatrième album son statut de référence du genre même si il est à vrai dire déjà largement distancé en terme d’innovation, dextérité et…chiffres de vente par Metallica et Megadeth.

Avec sa pochette débile digne d‘un dessin de gosse de dix ans, « State of euphoria » débute par « Be all, end all » titre rapide et teigneux aux refrains fédérateurs.

Même si « Be all, end all » incarne un son aujourd’hui daté, mention spéciale doit être accordée à la dynamique imposée par le batteur Charlie Benante pendant plus de six minutes ainsi qu’à la performance vocale de Joey Belladonna, parfait dans son style clair et aérien.

Sans être aussi bien ficelé que son prédécesseur, « Out of sight, out of mind » délivre un son encore plus lourd et des refrains toujours plus agressifs.

Puis « Make me laugh » bien que bénéficiant de toute l’énergie et l’engagement du groupe, marque le pas en proposant une certaine linéarité et des refrains un peu moins tranchants.

Heureusement, Anthrax se rattrape en reprenant fort bien le « Antisocial » de Trust, en un des rares cas d’hommage d’un groupe de fort calibre américain au hard rock hexagonal.

Comme pour la bande à Bernie, « Antisocial » deviendra un des plus grands succès d’Anthrax et un des classiques des explosifs concerts des américains.

Mais ce coup d’éclat ne serait masquer le fort coté rengaine de « Who cares wins » qui lasse inexorablement malgré sa grosse puissance de feu et la débauche de décibels des guitares de Scott Ian/Dan Spitz.

Alors certes le niveau se redresse fortement sur « Now it’s dark » qui combine riffs puissants et refrains implacables mais l’embellie provoquée par cette fusée éclairante est de courte durée tant l‘ennui que provoque le linéaire « Schism » et l’effroyable « Misery loves compagny » semble nous entrainer irrésistiblement vers le fond.

Aussi on aborde avec un certain soulagement après le sympathique interlude de « 13 » un « Finale » débridé et qui vient boucler ce disque sur une note plus flamboyante.

En conclusion, malgré quelques titres majeurs faisant figure encore aujourd’hui de classiques dans les répertoire des vieux thrashers, « State of euphoria » reste un album d’un autre temps, plombé par un son maigrelet ne parvenant pas à compenser les limites artistiques du bon groupe de seconde division qu’est Anthrax.

Dans les années 80, « State of euphoria » constituait sans doute la pointe de son époque et peut encore séduire certains fans nostalgiques en raison de la vitesse de frappe de Benante, de la qualité du chant mélodieux de Belladonna ou de quelques riffs bien trapus de la paire Scott-Spitz mais ne peut en aucun cas être rangé pour moi dans la catégorie des albums de premier plan.

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