Spawn : tome 1 : résurrection (Todd Mc Farlane, Franck Miller, Alan Moore)

spawn-1.jpg4 

 Je cherchais depuis longtemps le premier volume des aventures de Spawn, je l’ai donc cette fois ci trouvé avec « Spawn : tome 1 : résurrection » de Todd Mc Farlane qui créa ce personnage de toutes pièces en 1995.

L’histoire est à présent bien connue, Al Simmons ex militaire des forces spéciales à la solde de la NSA (Agence Nationale pour la Sécurité) a été assassiné au Botswana dans des circonstances troubles.

Il se réveille pourtant à New York en état d’amnésie et dans le corps de Spawn, créature monstrueuse dotée de pouvoirs et d’attributs surnaturels comme une cape et des chaines magiques.

Simmons va donc devoir dans un premier temps tenter de reconstituer ses souvenirs épars et de comprendre ce qui lui est arrivé tout en apprivoisant sa nouvelle condition.

Considérablement perturbé, il va naturellement se cacher dans les bas fonds de la ville et trouver un refuge parmi les sans abris, seules personnes à l’accueillir.

En échange, Spawn va peu à peu devenir leur protecteur contre les bandes de voyous mais également les flics trop brutaux.

Ses rencontres successives avec le Violator, démon aux traits d’un clown grotesque, provocateur et menaçant, faisant un carnage parmi les pontes de la Mafia va néanmoins lui donner des informations importantes sur ses fonctions de Spawn, créature de l’enfer, chargé de servir son maitre le dieu des enfers Malebolgia.

Peu à peu, Spawn va comprendre qu’il a accepté de devenir un soldat de Malebolgia pour ressusciter et revoir son épouse Wanda.

Mais bien entendu, le diable l’a dupé et Wanda est incapable de le reconnaitre sous ses traits difformes.

Plus cruellement encore, Spawn découvre qu’elle a refait sa vie avec Terry Fitzgerald son meilleur ami et qu’elle a eu un enfant de lui, une petite fille nommée Cyan.

Incapable de résister il approche Wanda en se déguisant en vétérinaire et sa venue parvient à troubler son ex-femme qui commence à faire d’étrange rêves.

Outre cet aspect douloureux de sa vie privée, Spawn est également torturé par les circonstances de son assassinat et cherche du coté de son ex employeur de la NSA,  Jason Wynn avec qui il avait quelques différents concernant la corruption.

Mais Spawn s’endurcit, apprend à tirer parti de ses nouvelles facultés, force surhumaine, projection d’énergie, téléportations, capacité à se régénérer et chaines/costumes doués de volonté propres capables d’attaquer et de défendre pour lui.

Virtuellement immortel, Spawn apprend néanmoins que son pouvoir diminue à chaque fois qu’il l’utilise le rapprochant donc peu à peu de la mort définitive.

Après un terrible combat contre le Violator, Malebolgia lui révèle qu’il attend de lui qu’il tue un maximum de personnes pour renforcer son pouvoir et lui permettre d’anéantir les forces célestes.

Mais Spawn est un être indépendant qui n’hésite pas à se rebeller contre son maitre.

Outre l’aspect surnaturel de l’histoire, on découvre une autre dimension plus terre à terre avec la sortie de prison de Billy Kincaid, tueur d’enfant ayant assassiné la fille d’un sénateur mais remis en liberté pour bonne conduite.

La libération de ce personnage inquiétant, se déguisant en marchant de glaces pour mieux approcher ses victimes provoque la colère des policiers Burke et Twitch qui envisagent d’outre passer leurs pouvoirs pour l’éliminer.

Si Kincaid est finalement éliminé par Spawn, une autre menace fait alors son apparition en la personne de Overtkill, monstrueux cyborg blindé engagé par Antonio Twistelli de la Mafia New Yorkaise pour éliminer Spawn, suspecté des assassinats de ses lieutenants.

Désireux d’économiser son pouvoir, Spawn parvient à endommager Overtkill mais est finalement battu à mort par le monstre.

Il utilise son pouvoir pour se régénérer et voler des armes lourdes à la NSA.

Il revient armé jusqu’aux dents et élimine son rival après une lutte titanesque sur les quais.

Après une digression d'Alan Moore ou Spawn rêve de l’accueil qui est fait à Kingcaid aux enfers, le niveau de l’intrigue baisse sous la plumme de Franck Miller avec une guerre de gangs entre les Werds et les Creeds que Spawn fait astucieusement s’entre tuer, puis remonte quand Wynn suspecte Fitzgerald du vol de ses armes.

Fitzgerald jusqu’ici honnête fonctionnaire sans histoire va donc se retrouver happé par l’intrigue, entrainant avec lui Wanda, Cyan et par ricochet Spawn.

Dans la dernière partie du tome 1, Spawn réalise que son assassin est Chapel, son ancien partenaire de l’armée, tueur impitoyable qui n’a pas hésité à le liquider froidement en suivant les ordres de Wynn.

Chapel faisant partie d’un groupe de super héros appelés gouvernementaux appelés les Youngbloods, Spawn doit donc prendre de nombreuses précautions pour l’isoler de ses co équipiers et régler avec lui ses comptes dans la jungle.

Assez étrangement, Spawn épargne Chapel et le laisse choqué dans la jungle africaine.

En conclusion, « Spawn : tome 1 : résurrection » ne déçoit pas en posant les premières briques d’un univers qui par la suite prendra une dimension supérieure en gagnant en complexité, en ramifications et en suspense.

Place donc ici au choc initial et à la découverte.

Les personnages se mettent peu à peu en place, Fitzgerald, le duo Burke/Twitch et même Wynn jouant des rôles pour l’instant assez secondaires.

Les stars du premier volume sont donc le Violator, clown obscène capable de se muer en démon gigantesque moissonneur de vie humaines, Overtkill pour son incroyable puissance de feu technologique et Kingcaid, représentatif des recoins les plus sombres de l’humanité.

A noter que ce dernier personnage est plus réussi dans la série d’animation ou son coté débonnaire, presque doux et rassurant augmente le sentiment de malaise qu’il véhicule.

Personnage torturé, choqué, à cheval entre vie et mort, à la fois fort et vulnérable,
tiraillé entre ses nouvelles responsabilités vis-à-vis du Mal et ses aspirations humaines encore vivaces, Spawn ne peut que séduire par sa dimension tragique.

Un mot sur le style remarquable de Mc Farlane, coloré, puissant et flamboyant.

A sa sortie, comme le dit Miller en guise d'épilogue, « Spawn » fut une révolution dans le monde du comic book.

Mc Farlane n’appartenait ni à Marvel ni à DC Comics, il créa donc un style nouveau, puissant et une nouvelle maison d’édition Image Comics.

Honneur lui soit donc rendu pour cette remarquable innovation.

Commentaires