Nèg marron (Jean-Claude Flamand Barny)
Sorti en 2005 « Nèg marron » est un film atypique de Jean-Claude Flamand Barny produit par l’affreux Mathieu Kassovitz.
Atypique car se déroulant en Guadeloupe, ile connue surtout pour ses clichés de carte postale.
Ici « Nèg marron » s’intéresse à un sujet très peu traité au cinéma, celui de la détresse de certains jeunes des quartiers pauvres (Sainte Rose).
Josua (Admiral T) et Silex (D Daly) deux petits délinquants sont contactés par un voyou béké appelé Marcus (François Levantal) pour récupérer une enveloppe contenant des documents lui appartenant.
Raciste et flambeur, Marcus provoque Silex que son ami Josua a bien du mal à calmer.
Refusant obstinément d’accepter le sale boulot de Marcus, Silex préfère orienter son ami sur un cambriolage d’une maison de luxe.
Après s’être goinfrés, les deux voyous partent avec du matériel volé retrouver Pedro (Stomy Bugsy) une petite frappe de la région parisienne venue se ranger dans l’ile.
Au moment de lui rendre sa voiture chez le coiffeur, une nouvelle dispute éclate avec un automobiliste qui sort une machette, à laquelle Silex réplique en sortant également une machette.
Le pire est évité de justesse et les trois compères partent dans la Mercédès de Pedro chercher deux amis petits dealers du centre ville.
En stationnant, Pedro aperçoit Gwladys (Murielle Barlagne) une femme mal mariée qu’il convoite et se fait rabrouer sous l’œil moqueur de ses copains.
Agacé, Pedro explose lorsqu’il découvre le butin de Marcus et Silex dans sa voiture puis se calme quand la petite bande se retrouve dans un local pour fumer et délirer sur les motos…
On découvre par la suite que Josua est très perturbé par la situation de son père (José Jerdinier) un ex activiste ayant sombré dans l’alcool après avoir défendu son quartier menacé d’expropriation par des entrepreneurs sans scrupules.
En rupture avec la société, Josua tient tête à sa mère (Jocelyne Beroard) qui tente malgré tout de le remettre sur le droit chemin.
Malgré les remontrances de Siwo (Alex Descas) un habitant du coin qui lui rappelle l’importance de son père dans l’histoire du quartier, Josua méprise cet alcoolique et finit par entrainer Silex dans la mission voulue par Marcus.
Après quelques difficultés provoquées par la réaction d’un fusil d’un vieux gardien, le duo finit par prendre l’enveloppe mais demeure choqué par les photos esclavagistes de la maison qu’il a du cambrioler.
Au moment de retrouver Marcus, il trouve l’homme assassiné d’une balle dans la tête dans sa voiture.
Paniqués, les deux garçons fuient en moto mais dans sa fuite, Josua laisse l’enveloppe pleine d’empreinte sur le lieu du crime.
La suite n’est qu’une longue torture pour le jeune homme qui rongé de l’intérieur envisage de se rendre seul tandis que Silex qui entretien une liaison secrète avec sa sœur Louise (Emilie Cerito) tergiverse…
Fuyant la lourde morale de Siwo et sa mère, Josua se fait embringuer dans une histoire de règlement de compte entre Pedro et le mari de Gwladys, tabassée pour son infidélité.
Il intervient dans une bagarre aux poings entre les deux hommes et manque de tuer le mari qui avait le dessus sur Pedro.
Tandis que Pedro savoure son triomphe avec Gwladys, Josua échappe de justesse à une vengeance du mari armé d’un fusil par l’intervention de Silex qui dégaine le pistolet de Marcus pour le faire fuir.
Troublé par cette vision, Josua exige des explications de son ami qui lui avoue avoir tué Marcus par « accident » mais également avoir mis enceinte Louise.
Le choc que ces révélations provoque sur Josua est énorme et Silex se sentant honteux décide d’aller se rendre pour porter seul la responsabilité de ses actes.
Il est tué sur la route par un poids lourd et son enterrement provoque un sursaut chez le père de Josua qui décide de renouer avec son fils…
En conclusion, « Nèg marron » est un film à petit budget au scénario bien faiblard que la médiocrité des acteurs s’exprimant en créole ne parvient pas à compenser.
Malgré ces tares rédhibitoires, il reste une curiosité montrant la face cachée des Antilles françaises : le désœuvrement d’une jeunesse paupérisée vivant dans un paradis naturel et pour ceci mérite une certaine (petite ) indulgence.
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