L'échange (Clint Eastwood)

 


Déçu sans doute par « Invictus » c’est quelque peu à reculons que j’ai visionné « L’échange » de Clint Eastwood.

L’histoire se situe en 1928 à Los Angeles ou une jeune mère célibataire Christine Collins (Angelina Jolie) constate en revenant de son travail de standardiste que son fils Walter (Gattlin Griffith) a disparu de la maison.

Paniquée, Christine contact les autorités et le capitaine Jones (Jeffrey Donovan) prend l’enquête à sa charge.

Au bout de plusieurs mois d’angoisse, Jones lui déclare avoir retrouvé Walter qui avait été enlevé par un vagabond et lui présente un petit garçon… qui n’est pas son fils !

Face à la presse, Jones fait pression sur Christine pour lui faire admettre que son fils a sans doute changé et que sous l’effet de l’émotion il est normal qu’elle ne le reconnaisse pas immédiatement.

Christine accepte donc d’accueillir l’enfant et constate qu’il est plus petit que Walter mais également circoncit !

Dès lors ses contestations agacent la police qui dépêche un médecin le docteur Tarr (Peter Gerety) chargé de la convaincre, sans succès.

Le dentiste et l’institutrice de Walter confirment les soupçons de Christine dont l’insistance et des déclarations publiques tapageuses d’une plainte contre la police finissent par aboutir un placement d’office en hôpital psychiatrique.

Christine découvre l’horreur des conditions de vie dans un hôpital psychiatrique des années 20 qui ressemble davantage à une prison qu’à un institut médical.

Elle y est humilié, rabaissée et soumise à une intense pression du directeur de l’établissement le docteur Jonathan Steele (Denis O’Hare) qui la pousse à retirer sa plainte et admettre que la police a correctement fait son travail.

Christine refuse de céder et subit des violences du personnel soignant.

Carol Dexter (Amy Ryan) une prostituée internée mais saine d’esprit lui révèle que beaucoup de femmes normales ont été placée ici pour avoir osé contrarier la police de la ville.

Mais Christine va recevoir l’aide du révérend Briegleb (John Malkovitch) grand pourfendeur de la corruption de la police californienne et du consciencieux lieutenant Lester Ybarra (Michael Kelly) qui à la recherche d’un petit fugueur Canadien va arrêter Gordon Northcott (Jason Butler Harner) un psychopathe ayant enlevé plusieurs enfants dont Walter pour les assassiner.

Briegleb exploite l’information de l’arrestation de Northcott pour faire libérer Christine et engage un avocat nommé Sammy Hahn (Geoff Pierson) pour trainer la police devant les tribunaux.

Sans surprise, Northcott est condamné à la peine capitale par pendaison mais laisse entendre à Louise que Walter est encore en vie.

Jones et son supérieur le chef de la police de Los Angeles James E Davis (Colm Feore) sont révoqués et une loi est passée pour faire interdire l’internement d’office et arbitraire en hôpital psychiatrique afin de protéger les femmes victimes des agissements de la police corrompue.

Louise a un dernier espoir lorsqu’un des petits garçons détenu par Northcott ressurgit et lui avoue avoir pu s’enfuir ainsi que Walter.

Mais Louise devra vivre jusqu’à la fin de sa vie dans la recherche de son fils qu’elle ne retrouva jamais…

En conclusion, assez peu considéré dans l’immense filmographie d’Eastwood, « L’échange » est un grand film révélant tout le talent dramatique d’Angelina Jolie parfaite en mère célibataire luttant avec courage pour retrouver son enfant face à des pouvoirs publics violents et corrompus.

Porté par des acteurs charismatiques évoluant dans une atmosphère sobre, austère, très anxiogène, « L’échange » contient tous les ingrédients d’un grand film noir permettant d’apprécier le talent du réalisateur dans ce type d’univers en apparence assez rebutant de noirceur (« Mystic river »).

« L’échange » est donc un très bon film qui fera monter le crédit d’Angelina Jolie, que je résumais à tort à un ancienne poupée sexy et siliconée des années 90.

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