Spawn, tome 2, la malédiction (Todd Mc Farlane, Grant Morrison, Greg Capullo)

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J’ai déjà dans ces colonnes narré mon admiration pour le personnage de Spawn crée par Todd Mc Farlane au début des années 90.

Aussi, est-ce avec un très grand enthousiasme que je me suis jeté sur « Spawn, tome 2, la malédiction » , deuxième volet des aventures du super héros maudit édité en 2007 chez Delcourt.

Bien entendu Mc Farlane est toujours aux commandes, mais il s’adjoint ici les services de Grand Morrison, de Andrew Crossberg et Tom Orzechowsky au scenario puis de Greg Capullo et Marc Silvestri au dessin.

L’histoire prend évidemment la suite du premier volet et après un court aparté consacré au récit d’un affrontement historique entre le personnage du clown Violator et d’un Spawn médiéval à l’apparence d’un chevalier cuirassé de la tête aux pieds.

Provoqué par Malebolgia, cet affrontement n’avait pour but que de tester les capacités du Spawn du début du XIII iéme siècle à le servir.

Assez curieusement, cet aparté sera la seule apparition du clown démoniaque, personnage pourtant essentiel du monde de Spawn.

Le récit préfère en effet s’articuler majoritairement autour de l’histoire aux forts relents de polar ou Terry Fitzgerald, ex meilleur ami d’Al Simmons et marié aujourd’hui à son ex femme Wanda Blake, se trouve traqué et menacé de mort dans un triangle mortel composé de son patron de l’agence de sécurité nationale (NSA) et de la CIA, Jason Wynn persuadé que Terry est un traitre désireux de le faire tomber, Twistelli intraitable patron de la mafia new yorkaise enquêtant sur le vol des armes ayant détruit son cyborg Overt-kill, et la police régulière représenté par le tandem Sam Burke/Twitch Williams, simplement désireuse de trouver la raison des meurtres commis dans les bas fonds de New York.

Ambitieux et implacable, Wynn est sans nul doute le plus dangereux de ce trio infernal.

Il espère domestiquer les forces de l’enfer, en exploitant une zone recelant le psychoplasme substance maléfique tueuses d’hommes mise à jour lors d’essais nucléaires.

Au milieu de toutes ces forces, Spawn se débat pour supporter sa nouvelle apparence et domestiquer ses immenses pouvoirs.

Il règne sur les ruelles des quartiers pauvres de New York ou il protège les clochards, seuls à ne pas le rejeter.

La part humaine (Al Simmons) encore en lui possède encore cet instinct protecteur qui le fait agir pour protéger Terry et Wanda des dangers qui les menaces.

Mais sa plus grande difficulté est de combattre un tueur envoyé par les forces du ciel et ayant pris possession comble de l’horreur du corps de Wynn pour l’éliminer.

Doté du feu élémentaire, cet anti Spawn manque de tuer Spawn qui ne doit la vie sauve qu’à ses amis clochards.

Spawn parvient in extremis à triompher de la créature qui libère finalement Wynn de son emprise.

Il détruit ensuite la zone de psychoplasme de Wynn et s’allie en une curieuse aventure avec le magicien Houdini pour déjouer empêcher le déclenchement d’une bombe atomique par les forces surnaturelle afin de tester sur l’arme nucléaire peut tuer des démons comme Spawn.

Puis l’enquête reprend, Spawn capture les comptable de Twistelli et lui dérobe des dossiers précieux pour faire pression sur les principaux ennemis de Terry.

Twistelli réagit en réactivant un Overt-kill encore plus puissant et en lançant à la poursuite de Terry qu’il prend pour Spawn.

Spawn s’interpose mais sans la puissance de feu de ses armes est dépassé par la puissance technologique de la brute cyborg.

Il ne doit sa survie qu’à l’adresse de Twitch qui loge une balle dans l’oreille du monstre et le déprogramme momentanément en luis désignant une autre cible.

Spawn arrache ensuite Terry des griffes de ses tueurs en faisant à l’aide de ses dossiers, pression simultanée sur Wynn, Twistelli et Banks le supérieur de Burke.

L’histoire se conclut avec un étrange épilogue ou Spawn aide à se venger contre son ancien patron un homme changé physiquement en démon par Twistelli dans sa quête du tueur parfait.

En conclusion, « Spawn, tome 2, la malédiction » m’a replongé avec délice dans cette double atmosphère de surnaturel et de complexe polar à trois dimensions, celle du pouvoir secret et absolu symbolisé par Wynn, de celui plus rampant et corrompu du maffieux Twistelli et du dernier officiel de quelques policiers tenaces faisant ce qu’ils peuvent de Burke et Twitch.

Dans ce monde sombre parsemé de pièges mortels, Spawn évolue comme un poisson dans l’eau, oubliant ses propres problèmes le rongeant de l’intérieur (notamment son pacte de dupe avec Malebolgia) pour faire usage de ses pouvoirs afin d’aider ses proches qui le lui rendent parfois dans les situations plus désespérées.

Le scenario de Mac Farlane est solide, toujours très prenant avec de multiples rebondissements et de grandes scènes d’action.

Les dessins sont superbes, un véritable régal de couleurs et de puissance pure tout particulièrement lors de l’affrontement entre le tueur céleste et Spawn.

On en ressort revigoré, avec certes l’impression que même face aux pires arcanes du mal, une étincelle de bien et d’espoir parviendra toujours à émerger.

C’est à mon sens ce qui rend Spawn si touchant beaucoup plus que le coté beauf et relax du Hellboy des films.

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