Jimmy Connors, the outsider (Jimmy Connors)
Poursuite des biographies de sportifs avec « Jimmy Connors, the outsider » sortie en 2013.
Champion au palmarès et à la longévité exceptionnels, Jimmy Connors est une légende du tennis vainqueur de 12 grands chelems (8 en simples, 4 en doubles) et surtout 109 titres (record inégalé!) étalés sur presque trente ans au plus haut niveau !
Sa biographie insiste sur ses origines et son enfance modeste dans l'Illinois.
Fils d'un gardien de square et d'une professeur de tennis Gloria, Connors est très vite pris en main par sa mère et sa grand-mère qui font construire un court de tennis dans la cour de leur maison.
Du fait de l'espace réduit, le jeune Jimmy apprend à prendre la balle très tôt et se forge son style déjà offensif en jouant avec son frère.
Peu à l'aise à l'école, atteint de troubles obsessionnels compulsifs qui entravent ses capacités intellectuelles, Jimmy se tourne naturellement vers le sport et est repéré par l'ancien champion Pancho Segura qui le fait venir dans son académie en Californie.
Segura contribue à forger le style qui deviendra la marque de fabrique de Connors : un revers à deux mains comme Borg mais une agressivité permanente du fond du court avec un jeu à plat et une prise de balle précoce afin de dicter une cadence élevée à ses adversaires.
Avec sa raquette métallique la célèbre Wilson T2000 dont il exploite la formidable vivacité comme personne Connors grimpe très vite les échelons mais sa chère grand-mère décède juste avant qu'il ne passe pro.
A 22 ans il remporte 3 tournois du grand chelem la même année et devient une superstar du tennis.
Seule la terre-battue de Roland-Garros qu'il sèchera huit fois sur dix au temps de sa splendeur demeure un obstacle infranchissable.
Mais avant l'avènement de l'ATP, l'anarchie règne au sein du tennis professionnel.
Avec sa mère comme agent et l'explosif Roumain Ilie Nastase comme ami et partenaire de double, Connors privilégie les lucratives exhibitions à la Coupe davis qu'il dédaigne ce qui lui vaudra des accrochages avec Arthur Ash et l'UTSA qui le qualifiera d'anti-patriotique.
Individualiste, grossier et formidable compétiteur, Connors brillera surtout à l'US Open, son tournoi de prédilection et se heurtera souvent à Borg puis Mc Enroe ses principaux rivaux, qui lui étaient supérieurs lorsqu'ils jouaient à leur niveau le plus élevé.
Du coté de sa vie privée, il est fiancé à Chris Evert, avant trop jeune de renoncer à se marier avec une autre athlète professionnelle puis rencontre Patti, qui deviendra son épouse et la mère de ses enfants.
Connors aborde sans fard ses problèmes conjugaux, ses absences incessantes du fait de sa carrière, son addiction au jeu, son adultère et sa culpabilité.
Alors qu'on le pense déjà fichu au début des années 80, il réalise un formidable come-back en remportant trois tournois du grand chelems en deux ans sur la période 1982-1983.
Puis les résultats baissent graduellement, une nouvelle génération de joueurs (Lendl, Wilander, Becker, Edberg) remplaçant la sienne.
Blessé au poignet, Connors passera par de délicates opérations pour revenir au plus haut niveau et s'astreindra sur le tard à un régime alimentaire plus digne d'un athlète de son envergure.
Proche de la quarantaine, il livrera de combats épiques face à la jeune garde des Chang et Agassi, bien que ne semblant pas porter ce dernier dans son cœur.
Populaire après une incroyable demi-finale en 1991 à l'US Open à 39 ans (!) Connors l'increvable poursuivra une belle seconde carrière sur le Senior tour en côtoyant ses anciens adversaires des années 70/80.
Il conclue ce livre par de touchants hommages à ses chiens, son ami Vitas Gerulatis notoirement cocaïnomane et sa mère, finalement disparue en 2007 après un long déclin.
En conclusion, bien que n'étant pas fan du joueur, j'ai apprécié « Jimmy Connors, the outsider ».
L'ancien champion âgé de 60 ans à l'époque, se livre avec une honnêteté touchante confessant ses mauvais cotés : individualisme, goût de l'argent, addiction aux casino...mais le « bad boy » du tennis évoque aussi des aspects plus touchants de sa personnalité comme son amour de sa famille, ses parents et grand-parents, de sa femme malade d'un cancer et plus étonnamment de ses chiens !
Du coté du sport, les anecdotes avec Vilas et Mc Enroe sont les plus savoureuses, mais les conflits réguliers l'opposant à des arbitres ne manquent pas de sel !
Guerrier infatigable, showman se nourrissant de l'électricité du combat devant une foule hostile ou favorable, Connors a marqué l'Histoire du tennis et évoquera à jamais pour moi le « vieux lion » refusant de mourir livrant des matchs d'anthologie contre des adversaires de l'age de ses enfants, même si sa santé (poignets, dos, hanches) en pâtira !
La personnalité de « Jimbo » plus que son jeu manquent encore aujourd'hui au tennis !
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