Mo Farah : no easy mile (Joe Pearlman, David Soutard)

 



Sorti en 2016, « Mo Farah : no easy mile » est un documentaire Netflix consacré au champion olympique du 5000 et du 10000 mètre Mohamed Farah.

Débutant par son triomphe sur ses terres à Londres, en 2012, le documentaire bascule rapidement vers les origines du coureur, élevé à Djibouti dans des conditions de grande pauvreté comme la plupart des enfants d'Afrique de l'Est.

La chance sourit au gamin lorsque son père travaillant à Londres lui propose de le rejoindre la-bas, mais son frère, malade ne la saisit pas. Si cette version « romancée » a été ensuite démentie, montrant des circonstances beaucoup plus sordides de son arrivée à Londres : mort de son père dans une guerre civile, trafic d'enfants, immigration clandestine et esclavage domestique, tout paraît dans le documentaire enjolivé.

Arrivé à 9 ans en Angleterre, Mohamed se distingue par ses performances sportives et s’amourache de Tania. Leur relation d'abord amicale, devient ensuite plus intime, une véritable complicité les liant.

D'ailleurs Tania, omniprésente dans le documentaire semble occuper une place prépondérante dans la vie de l'athlète qui du fait des compétitions et des entrainements passe beaucoup de temps loin de chez lui, la laissant élever seule leurs 3 filles.

Très rapidement, le potentiel de Farah en course de demi-fond est évident. Raflant les prix en cross, il songe à passer professionnel mais mesure tout l'écart qui le sépare des meilleurs kényans, à la vie monacale.

Alors le gamin plein de vie décide de s'assagir et de mener une vie plus professionnelle. Les résultats suivent mais Farah connait encore des déconvenues dans les grandes compétitions comme à Pékin en 2008 ou il est sorti prématurément du 10 000 mètres.

Il prend alors la décisions courageuse d'aller s'entrainer en altitude en Portland (Oregon) sous la houlette de l'Américain Alberto Salazar lui conseille de se mettre à la musculation pour gagner en puissance et rendre sa fameuse pointe de vitesse terminale encore plus décisive.

Cette association s’avéra victorieuse et mènera l'athlète jusqu'aux sommets avec un double titre 5000-10000 à Rio.

En conclusion, « Mo Farah : no easy mile » est un documentaire très plaisant sur une personnalité attachante du sport mondial.

J'ai particulièrement apprécié d'entrevoir la quantité de sacrifices nécessaires à l'entrainement pour devenir le meilleur du monde, et ce indépendamment de son potentiel naturel.

120 km par semaine, des courses longues, des sprints, de la musculation avec des poids ou dans l'eau...une vie loin de ses proches, les stages, les compétitions...

Si les commentaires de « stars » comme Usain Bolt, Thierry Henry ou Sebastian Coe semble sonner un peu faux, l'aspect vie familiale n'est pas en reste et la relation avec son épouse Tania, femme intelligente et de caractère montre l'importance d’être bien entouré pour réussir.

On déplorera cependant le fait d'avoir caché le passé sordide de Mohamed Farah lorsqu'il était enfant en Afrique, le tragédie de la mort de son père, le fait d'avoir été pris dans un trafic d'enfants et arrivé illégalement en Angleterre pour y devenir esclave domestique.

Dommage, car ceci aurait donné encore plus de force à ce portrait intéressant mais peut-être trop lisse.

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