« La nouvelle résistance face à la violence technologique » (Jean-Hervé Lorenzi, Michael Berrebi, Pierre Dockès)
Toujours sur le thème du numérique sort en 2019 « La nouvelle résistance face à la violence technologique » ouvrage écrit à six mains par des spécialistes de l'économie Jean-Hervé Lorenzi, Michael Berrebi et Pierre Dockès.
Dans ce court ouvrage d'à peine plus d'une centaine de pages, le trio plante comme décor ce qu'il estime comme une « violence », la domination outrancière des « big tech » comprendre les GAFA sur l'économie mondiale.
En situation de monopole, elles violent les libertés de utilisateurs en s'accaparant à des fins commerciales leurs données personnelles avec bien souvent leur consentement.
A cela s'ajoute une absence de contrôle aboutissant à une surabondance d'informations, à la montée des « fake news », de la haine et du complotisme en ligne.
Dans ce domaine, la faiblesse des états est rapidement pointée du doigt pour arriver à la conclusion qu'une résistance bien que disparate est en train de se former.
Les diverses formes de résistances sont ensuite classées en plusieurs catégories: celles qui fuient la technologie en choisissant de se mettre délibérément en retrait ou en utilisant des technologies alternatives, celles qui la contestent en faisant porter leurs voix par le biais d'associations libertaires dénonçant leurs stratégies secrètes derrière leur masque de progressisme et enfin celles qui choisissent l'affrontement direct en tentant des actions légales (juridiques) ou non (hackers).
Et après avoir énuméré, l'ensemble d'actions souvent individuelles, les auteurs de conclure sur une note d'optimiste en énonçant que la chute des « big tech » viendra du peuple...
En conclusion, « La nouvelle résistance face à la violence technologique » est un ouvrage d'un intérêt plus que limité qui n'arrive pas à la cheville de « La civilisation du poisson rouge » de Patino.
Les références historico-économiques rappelant que les situations de trust ont toujours existé s'ajoutent aux constats maintes fois répétés d'une surexposition addictive aux écrans et à une soumission inconscientes aux grandes firmes régnant sur le monde numérique.
Face à ce qui commence à devenir un truisme, les auteurs ont l’honnêteté de reconnaître leurs limites et leur incapacité à proposer une quelconque stratégie par eux-mêmes. Ils préfèrent donc se contenter d'énoncer de la même manière la multitude d'initiatives individuelles ou non visant à contre-carrer cet hégémonie.
Se trouvent donc mêlés dans un grand fourre-tout actions des organisations internationales (ONU, UE) de quelques nations (France, Grande-Bretagne, Russie voir États-Unis), d'ONG, de repentis des GAFA devenus opposants et fondateurs de sociétés plus vertueuses, fournisseurs de solution de cryptage des données, hackers et pratiquants de méditation !
Un ouvrage qui n'a donc au final que bien peu de valeur ajoutée et ne vous apportera pas grand-chose !
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