Fantastic four, l'intégrale, 1964 (Stan Lee, Jack Kirby)


 

Dans les années 60, le duo Stan Lee/Jack Kirby tourne à plein régime et exploite au maximum le filon si populaire des 4 Fantastiques.

« Fantastic four, l’intégrale 1964 » est un volumineux recueil ou les FF continuent leurs aventures.

Après une nouvelle fois défait le nabot Homme-taupe et ses rêves déments de destruction de villes à la surface à l’aide d’improbables gigantesques machines souterraines, les choses sérieuses reprennent avec un nouvel accrochage face à leur ennemi de toujours, le Docteur Fatalis.

Toujours machiavélique, le savant maudit dote trois criminels de droit commun de pouvoirs surhumains leur permettant de contrer la force de la Chose, l’invisibilité de Jane Storm et la flamme de la Torche humaine.

Isolés et pris par surprise, les trois Fantastiques sont vaincus, tandis que Fatalis use d’un robot de la Chose pour capturer son rival de toujours Mr Fantastic.

Mais les FF toujours plein de ressources parviennent à briser leurs liens et engagent alors un combat acharné contre Fatalis qui a commis l’imprudence de se séparer des ses associés aux super pouvoirs.

Les plans de Fatalis consistant à profiter d’un phénomène spatial pour envoyer ses ennemis dans l’espace se retournent contre lui et il est lui-même catapulté dans le vide glacial.

Avec l’enfant terrible, un extra terrestre grotesque échoué sur terre, les FF affrontent une toute autre menace avec un adversaire invincible doté des pouvoirs d’un dieu.

Incapable de vaincre cet extra terrestre immature prenant par jeu le contrôle de la terre, les FF ne doivent leur salut qu’au cerveau de leur chef qui envoie un message à ses parents pour venir le récupérer in extremis !

On aborde ensuite le gros morceau de l’intégrale avec une lutte homérique mettant les Fantastiques fugacement aidés des Vengeurs aux prises avec un Hulk jaloux que son ami Bruce Jones se soit lié d’amitié avec Captain america.

Si Captain america ou la Torche s’illustrent avec vaillance face à une force aussi inarrêtable que Hulk, la star de cette aventure est sans doute la Chose, qui dans un mano a mano légendaire, compense son infériorité physique par un courage hors du commun pour ralentir la brute verte juste assez pour laisser Jones lui administrer un médicament l’amenant à se transformer en son alter ego Banner.

Sans réellement avoir le temps de souffler, les FF embrayent sur un autre poids lourd de l’univers Marvel, le Prince des mers Namor, qui enlève par amour l’Invisible pour en faire la reine de son royaume sous marin.

Les FF aidés par la magie du Docteur Strange et la science de Richards qui leur concocte une pilule permettant de respirer sous l’eau, plongent dans les abysses pour récupérer leur amie gardée par les Atlantes.

Cette fois c’est Richard, directement concerné par l’enlèvement de sa femme qui fait preuve d’héroïsme en tenant bravement tête au puissant Namor jusqu’à obtenir son respect et la relaxe de l’Invisible.

Toujours pied au plancher, les X-men dont le leader Charles Xavier a été contrôlé par l’alliance du Maitre des maléfices et du Penseur fou, sont lâchés contre les FF dans une lutte ou la force et l’invulnérabilité de la Chose font pencher la balance.

Si le Fauve parvient à arracher la figurine au Maitre des maléfices qui lui permettait de contrôler le Professeur, les X-men et les FF à présent unis, doivent pourtant s’employer pour lutter face à l’androïde géant du penseur fou, capable de copier les pouvoirs de ses adversaires.

L’androïde est si puissant que seule une attaque mentale de Charles Xavier parvient à le neutraliser.

On reste dans un registre analogue avec une attaque du Fantôme rouge, qui parvient presque aidé de ses super singes doté de force surhumaine, magnétisme et métamorphose à laisser les FF mourir sur la Lune.

Passant près d’une fin sans issue, les FF s’en sortent par miracle à l’aide du champs protecteur de l’Invisible mais surtout en tombant sur la base secrète du Gardien de la galaxie, observateur neutre de l’univers, qui jouera un rôle majeur ultérieurement en leur permettant de triompher de la menace Galactus.

Puisant dans la technologie sans limite de la base du Gardien, Richards attire le vaisseau du Fantôme rouge sur la Lune pour un match revanche acharné qui tourne à la disparition du super criminel happé par une machine télé porteuse.

Après que le bienveillant ait assuré leur retour sur Terre, les FF ont fort affaire avec le sorcier de Transylvanie Diablo qui parvient à duper la Chose en lui donnant l’illusion que ses potions lui permettrait de reprendre forme humaine.

Toujours aussi fort mais à rendu plus humain, la Chose perd la raison et devient le garde du corps attitré de Diablo qui déploie alors toute son influence pour vendre ses potions à échelle mondiale y compris aux armées.

Mais les potions de Diablo ont un effet limité dans le temps et les désillusions s’amoncèlent alors.

La Chose prend alors une éclatante revanche sur son ancien maitre en le revoyant dans sa prison sous terraine.

Le lecteur découvre ensuite ébahi les origines du Docteur Fatalis, fils d’un gitan sorcier martyrisé à mort par un seigneur d’Europe de l’Est après qu’il eut échoué à sauver sa femme de la mort.

Livré à lui-même, le jeune Von Fatalis génie scientifique inné, va alors intégrer une prestigieuse université américaine ou il entrera en concurrence avec Red Richards, seul autre génie à sa mesure.

Perturbé psychologiquement et ivre de reconnaissance, Fatalis va au cours d’une expérience provoquer une explosion qui le laissera défiguré à jamais.

Encore plus solitaire et épris de rage, il va quitter l’université et se rendre dans un monastère au Tibet pour développer auprès de sorciers les arts de la sorcellerie.

Après plusieurs années, Fatalis armé de sa maitrise magique et technologique, n’aura aucun mal à prendre le contrôle d’un petit état d’Europe de l’Est appelé la Latvérie et à se proclamer monarque.

De Fatalis il est encore question, quand il est récupéré de son errance spatiale par le pharaon du futur Rama-Tut, qui lui révèle être son double du 25 ième siècle.

Rama-Tut use de sa technologie avant-gardiste pour ramener Fatalis sur Terre, qui s’empresse alors de défier à nouveau les FF, avec une rage décuplée.

A lui seul et à l’aide des inépuisables gadgets de son armure dont un champs de force assez puissant pour résister à la Chose, Fatalis tient tête aux FF et défie Richard en un combat de volonté mentale.

Mais Richards se montre plus malin que lui en lui faisant absorber une potion lui créant l’illusion de sa disparition et donc de sa victoire totale.

L’Homme taupe refait alors surface avec un arsenal technologique encore plus impressionnant qui lui permet de ne pas être trop ridicule face à ses adversaires avant une fois encore de capituler.

Les super menaces se succèdent décidément à tout allure, puisque le Super skrull ayant revêtu l’apparence de Franklin Storm, le père de Jane et Johnny, incarcéré après une descente aux enfers, refait parler sa terrible puissance combinant les pouvoirs des FF.

Une fois encore Richards parvient à faire fuir le Skrull en usant d’un stratagème mais le victoire coute la vie à Franklin.

Le lecteur gâté comme un enfant pourri se voit offrir comme apéritif une ultime aventure ou les FF portent secours à leur ennemi le Prince des mers attaqué par son  redoutable rival Attuma et ses troupes.

Le tour de force de cette lutte sous marine épique est que les FF parviennent à faire gagner Namor sans que celui ne se doute de rien et garde son immense orgueil intact.

En conclusion, « Fantastic four, l’intégrale 1964 » est riche, peut être même trop à tel point que certaines aventures notamment de l’Homme taupe auraient pu être élaguées.

Mais globalement mis à part cette légère critique, il n’y a absolument rien à reprocher du point de vue du scénario qui offre un véritable feu d’artifice de quasiment toute la crème des super héros et criminels de l’univers Marvel.

Ils sont tous la ou presque dans cette intégrale dantesque, que ce soient les principales équipes de super héros (Vengeurs, X-men) mais aussi les criminels les plus redoutables (Fatalis, Diablo, Attuma) avec les ambigus Hulk et Namor.

Dans ces conditions, mention spéciale à la lutte entrée au panthéon Marvel entre le bagarreur truculent la Chose et l’invincible Hulk, mais également grand prix de la créativité à l’aventure amenant les FF sur la Lune avec un Fantôme rouge accrocheur sous l’œil cosmique impénétrable du Gardien.

Chef d’œuvre donc en cette année 1964, même si en toute honnêteté les dessins de Kirby sont d’une grande laideur.

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