Métisse (Mathieu Kassovitz)
Sorti en 1993, « Métisse » est le premier long métrage de Mathieu Kassovitz alors âgé de…seulement 26 ans !
L’intrigue simple en diable met en scène Lola (Julie Maduech) une jeune métisse antillaise qui annonce à ses deux amants Jamal (Hubert Koundé) et Félix (Mathieu Kassovitz) sa grossesse.
Les deux jeunes Parisiens que tout oppose, couleur de peau et statut social, réagissent chacun violemment mais Jamal, fils d’un diplomate étudiant en droit, se montre lui plus mature que son rival en reprenant rapidement contact avec la belle.
Félix quant à lui, petit coursier juif réagit par une agressivité que son frère Max (Vincent Cassel) avec qui il s’entraine à la boxe, a bien du mal à canaliser, surtout que lui-même glisse sur la pente de la délinquance.
Après plusieurs heurts, Félix finit par revenir à de plus sages résolutions en comprenant que Jamal a tout plaqué pour s’occuper de Lola, quitte à travailler au fast food.
Les deux rivaux reprennent contact et décident devant l’incertitude quant à leur paternité de jouer de manière constructive.
Félix vient finalement habiter avec eux et s’emploie à faciliter la vie de Lola en faisant les courses, la cuisine et le ménage.
La cohabitation reste toutefois houleuse tant l’écart socio-culturel entre l’Africain éduqué et le petit banlieusard fan de rap est important.
Jamal et Felix jouent pourtant au basket ensemble dans la cité de ce dernier et le trio contre nature est même accepté par les parents de Félix qui acceptent l’éventualité de ne pas avoir un descendant juif.
Après avoir été arrêté par la police, le duo sous tension se dispute une nouvelle fois et se sépare devant une Lola désemparée.
Lorsque les contractions arrivent, Jamal est le premier à l’aider, mais Félix qui noie son dépit dans une discothèque finit par les rejoindre pour l’accouchement, point final du film…
En conclusion, « Métisse » est un premier film à petit budget d’un jeune réalisateur s’inspirant très certainement de sa vie privée et notamment son couple avec Maduech qui sourit d’un air désolé pendant 85% du temps.
L’idée de départ est originale et amusante, mais on retrouve le Kassovitz irritant avec son physique d’avorton, sa haine de la police, sa passion encombrante pour le rap, la culture de cité et la boxe, même si les scènes sur le ring ne laissent planer aucun doute... sur son incapacité à l’époque à pratiquer ce sport.
Finalement, la bonne surprise est Hubert Koundé, excellent dans un rôle à l’encontre des clichés dans lesquels les acteurs « black » sont souvent enfermés, tandis que Cassel ne peut (déjà !) pas s’empêcher de rouler des mécaniques en assez peu convaincant petit voyou.
Un premier film très voir trop personnel mais néanmoins non dénué de fraicheur et d’intérêt !
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