Théogonie, les travaux et les jours, le bouclier (Hésiode)
Culture hellénique classique avec « Théogonie, les travaux et les jours, le bouclier » du poète grec Hésiode.
Ces œuvres difficiles à dater précisément si ce n’est au VIIIieme siècle av JC, sont considérées comme des chefs d’œuvres.
Dans la plus connue d’entre elle, «Théogonie » Hésiode décrit la naissance du monde depuis un Abime désignant le vide absolu puis de la Terre, de la Nuit et de l’Amour.
Unie à Ciel un être égal à elle-même, la Terre enfanta les Montagnes et l’Océan, ce dernier faisant parti comme Cronos, Coios, Crios, Hypérion, Japet, Theia, Rhéia, Thémis, Mnémosyne, Phoibé et Téthys de la race des Titans.
Les Titans eurent des frères monstrueux : les Cyclopes doté d’un seul œil et des créatures aux cent bras et cinquante têtes (Cottos, Briarée, Gyès).
Pour mettre fin à la jalousie de Ciel qui dévorait ses enfants, la Terre demanda à son plus jeune fils Cronos de l’émasculer, ce qu’il fit, jetant ses organes génitaux dans l’Océan pour donner naissance aux Erinyes, aux Géants, aux Nymphes mais surtout à Aphrodite la déesse de l’amour.
Même si la Nuit créa la Lumière, elle est surtout à l’origine d’entités plus négatives comme la Mort, le Trépas, le Sommeil, les Songes, le Sarcasme, la Détresse, la Lutte, les Parques, les Kères et Némésis ainsi que leur cortège d’oubli, faim, douleur, meurtres, querelles, tueries, anarchie et désastre.
De la branche marine (Flot, Océan) sont issues de multiples divinités dites les Néréides, filles de Nérée dit le Vieux dont les plus célèbres sont Amphitrite et Thétis.
Mais d’autres monstres comme les Harpyes, les Gorgones, Méduse, Géryon ou le cheval merveilleux Pégase furent issus de cette abondante descendance.
Parmi eux, Echidna mi jeune femme mi serpent parait la plus effrayante et son union avec le violent Typhon poursuit cette lignée démoniaque avec Phix, Cerbère, Hydre, le monstre de Lerne, Chimère et le Lion de Némée.
Téthys unie à Océan donna elle-aussi naissance à une abondante descendance de divinités aquatiques comme la redoutable Styx mais aussi la charmante Calypso.
La lignée d’Hypérion et Théia est importante car donne naissance au Soleil, à la Lune et l’Aurore mère des principaux vents.
Fille d’Astérie et Persès, Hécate est une divinité particulièrement honorée en raison de ses vertus protectrices pour les hommes.
C’est de Rhéia et Cronos que viendront les puissants dieux olympiens : Déméter, Héra, Hadès, Poséidon et Zeus, qui échappa lui aussi à l’appétit cruel de son père pour le renverser.
La guerre entre Titans et Olympiens fut légendaire, se soldant par un match nul avant que les Cent-bras ne se joignent aux troupes de Zeus pour faire pencher la balance en leur faveur.
Les Titans furent jetés dans le Tartare aux Enfers et mis sous la garde de leurs bourreaux.
Fils de Japet et Océanide, Atlas et Prométhée furent punis de leur insolence à l’égard de Zeus en étant condamnés à des durs châtiments : soutenir la voute céleste pour le premier, avoir le foie dévoré chaque jour par un aigle pour le second, coupable d’avoir donné le feu aux hommes.
La trahison de Prométhée eut comme conséquence la création de la femme par Héphaïstos avec la complicité d’Athéna, ce qui apporta un lot de calamités aux hommes dont la paresse.
Dernier descendant de la race des Titans enfantée par la Terre, le monstrueux Typhée manqua de renverser l’Olympe mais fut vaincu par la foudre de Zeus. De la mort de Typhée naquit une montagne de Béotie et des vents terribles.
Comme ses frères et sœurs, Zeus eut ensuite une descendance nombreuse avec des déesses mais aussi de simples mortelles, ce qui multiplia les légendes notamment autour des héros ou demi-dieux comme Héraclès, Achille et Ulysse.
Dans une œuvre d’un tout autre style, « Les travaux et les jours » est un guide de bonne conduite d’Hésiode à son frère Persès à qui il reprochait la vie dispendieuse et la dilapidation du patrimoine familial.
Symbole de la femme, Pandore est tout d’abord décrite comme la mère des calamités : maladies et souffrances puis Hésiode décrit la création d’une hiérarchie de race par Zeus, les hommes d’or équivalents aux dieux immortels, puis ceux d’argent moins favorisés et plus rebelles finalement tués par leur créateur et enfin ceux de bronze qui s’auto détruisirent par leur gout immodéré de la guerre.
Les demi-dieux appartenant à une quatrième race également noble fabriquée à base de terre nourricière mais qui périt progressivement dans des aventures guerrières.
Enfin la dernière race des hommes est issue du fer. Hésiode la méprise ouvertement lui reprochant son ingratitude à l’égard des anciens, sa lâcheté, sa jalousie, sa tromperie et sa violence à l’égard de ses semblables.
Ceci posé, Hésiode s’adresse à Persès et lui adresse ses recommandations pour avoir une vie juste, bien réglée, centrée sur le travail qui écarte de l’homme tous les maux dont l’oisiveté et lui accorde la subsistance voir prospérité, notamment par l’agriculture et l’élevage.
Il appuie son guide par le fait que les dieux apprécient les travailleurs et les récompensent de leurs bienfaits.
Il condamne le vol, la mendicité, encourage à la bonté et la générosité envers les gens de biens.
Les bonnes relations avec le voisinage ou avec une épouse sont vues également comme des biens précieux.
Puis l’aspect philosophique pratique s’efface pour faire place à un des recommandations précises concernant l’agriculture, le rythme des semailles, des récoltes, la manière d’élever et d’utiliser les bêtes.
Bien que reconnaissant son inexpérience de la navigation, Hésiode promulgue également des conseils pour le commerce maritime.
Dans toute entreprise, le respect des dieux marqué par des multiples offrandes est requis.
Au travers de cette vie laborieuse, droite et pieuse Hésiode espère ainsi remettre son frère sur le droit chemin.
Dans « Le bouclier » Hésiode décrit avec minutie, grâce et flamboyance les motifs sculptés sur le bouclier d’Héraclès au moment d’affronter et de tuer Kycnos le fils d’Arès en combat singulier.
En conclusion, à la lecture de « Théogonie, les travaux et les jours, le bouclier » on comprend mieux l’impact d’Hésiode sur la culture mondiale et son apport au patrimoine de l’Humanité.
Bien que difficile à suivre en raison de sa complexité et de la multiplicité de ses acteurs, la « Théogonie » est l’œuvre reine du poète, car elle mélange généalogie minutieuse et mythes fondateurs, comme la création du Monde réduit au Ciel et à la Terre pour les Grecs, l’affrontement entre Olympiens et Titans, destin de Prométhée et quelques hauts faits d’Héraclès.
Outre le fond renversant, on découvre la forme écrite dans une langue d’une beauté sublime.
Stimulante par sa magie, la « Théogonie » éclipse quelque peu les autres textes également remarquables comme « Les travaux et les jours » digne des plus grands philosophes grecs par son sens de la justice et de la mesure et « Le bouclier » superbe exercice de style poétique.
Je ne peux donc que recommander la lecture d’Hésiode et de ses merveilles comme autant de bienfaits pour l’esprit !
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