Agents of fortune (Blue Oyster Cult)

 


 

Rien de tel qu’un été longtemps attendu pour enfin s’injecter de large doses de rock ‘n’ roll enflammé des années 70.

Sorti en 1976, « Agents of fortune » de Blue Oyster Cult se voit affublé d’une pochette particulièrement minable évoquant un Freddy Mercury adepte de tours de magie.

Si on parvient à dépasser cette faute de gout assez étonnante de la part d’un groupe aussi sensible à l’évocation d’une esthétique forte et mystérieuse, « This ain’t the summer of love » débute par un court, solide mid tempo doté de parties de guitares puissantes et d’un chant plutôt nasillard d’Eric Bouchard rappelant Alice Cooper.

On passe ensuite dans une ambiance countrysante plus relaxante avec « True confessions » écrit et chanté par le claviériste Eric Lanier qui fait donc la part belle à cet instrument.

Il faut attendre le troisième morceau pour découvrir un des plus grands tubes de Blue Osyter Cult, « Don’t fear the reaper » véritable chef d’œuvre mélodique et parfaite combinaison guitares/voix sortie du cerveau de Donald Roeser.

En contrecoup, la déception à l’écoute du très aérien et surchargé « E.T.I » d’autant plus forte…

Patti Smith vient poser quelques mots sur « The revenge of Vera Gemini » pour un résultat plutôt linéaire et moyen malgré toujours des parties de guitares plaisantes.

On reste dans la cohabitation terne et ennuyeuse avec Helen Wheels mariant sa voix avec le chant quelconque d’Albert Bouchard sur « Sinful love » puis avec celui d’Eric Bloom sur « Tatoo vampire » beaucoup plus musclé et viril.

Assez peu mis en valeur d’habitude, le bassiste Joe Bouchard a droit à son moment de gloire en interprétant « Morning final » plaisant en raison de ses mélodies travaillées puis la soporifique ballade finale « Debbie Denise », entrecoupés d’un « Tenderloin » aux expérimentations jazzy extrêmement originales.

En conclusion, « Agents of fortune » constitue une déception comparée aux merveilles que sont « Secret traities » et « Spectres ».

Partagé en de multiples compositeurs/interprètes du groupe, l’album se montre beaucoup trop timoré et doux, ce qui a pour effet de rogner les ailes de géant qui font le génie de Blue Osyter Cult.

Seul titre vraiment remarquable, « Don’t fear the reaper » permet au disque d’échapper de peu à un relatif anonymat…

« Agents of fortune » a donc toutes les caractéristiques d’un faux pas dans l’ascension sans faille des durs à cuirs américains durant les 70’s.

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