Elephant (Gus Van Sant)

 


Gus Van Sant toujours avec le film considéré comme son plus grand succès « Elephant » qui lui valu la palme d’or à Cannes et la reconnaissance internationale.

Exploitant comme Michael Moore, le tragique fait divers du massacre de Columbine, « Elephant » qui sort en 2003 raconte le déroulé des évènements menant au drame par l’intermédiaire de plusieurs personnages, principalement John Robinson (John Mc Farland), un des adolescents du lycée qui se rend sur place conduit par son père (Timothy Bottoms) et Elias (Elias Mc Connell) photographe amateur prenant des clichés des autres élèves au gré de son inspiration.

Les filles ne sont pas en reste, notamment Jordan (Jordan Taylor) et ses copines Brittany (Brittany Mountain) et Nicole (Nicole George) mais aussi la malheureuse Michelle (Kristen Hicks) complexée comme beaucoup d’adolescentes par les cours de gym et l’obligation de dévoiler son physique ingrat.

L’un des deux tueurs est Alex (Alex Frost) cancre et souffre douleur du lycée qui ne supporte plus sa condition et décide d’entrainer peu à peu son ami et amant Eric (Eric Deulen) dans un délire morbide sur fond de jeux vidéos, d’armes de guerre et de propagande nazi.

Les deux garçons se motivent dans leur projet morbide et passent ensuite à l’action armés jusqu’aux dents et grimés en commandos de « Call of duty ».

John a juste le temps de fuir et d’échapper à la mort, ce qui n’est pas le cas des autres élèves qui sont massacrés un à un dans les salles de classes à la bibliothèque ou même dans les toilettes.

Alex mène la danse, liquidant le proviseur Luce (Matt Malloy) après lui avoir cruellement laissé un espoir et les corps s’amoncellent dans l’incompréhension et la terreur.

Il élimine Eric sans explication apparente puis Benny (Benny Dixon) un jeune noir du collège qui aidait les élèves à fuir sans se préoccuper retrouve le couple formé par Jordan Taylor) et Carrie (Carrie Finklea) pourtant retranchés dans une chambre froide et laisse planer un faible doute sur leur sort final.

En conclusion, comme la plupart des films de Van Sant, « Elephant » surfe sur un sujet très fort et retrace de manière sobre, éthérée l’horreur de la construction d’un massacre sur fond de malaise adolescent sans que les causes profondes soient explorées.

Le quotidien des lycéens est passé en revue avec la routine des cours, des repas à la cantine, des amourettes et des jalousies entre copines.

Difficile de ne pas éprouver un fort sentiment de dégout au visionnage de ce film trop plat et ennuyeux comparé à la réalité à la violence des actions… comme le montre l’horreur des quelques vidéos filmant le déroulé des attentats terroristes de Paris.

Une palme d’or mais pour récompenser quoi au juste ? La sophistication de l’horreur ? La satisfaction de nos bas instincts de voyeurs-meurtriers ? Tout ceci n’est il pas au fond bien hypocrite et répugnant ?

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