L'homme qui fait mal (Danielle d'Auteuil)

 


Littérature toujours avec en souvenir du passé un petit coup de projecteur sur une écrivain amateur, Danielle d’Auteuil, qui publia en 2005 chez Kalumé un court récit semi-poétique « L’homme qui fait mal ».

En une quarantaine de pages à peine, « L’homme qui fait mal » tente de narrer l’une des choses les plus universelles que chacun d’entre nous a vécu : une rupture amoureuse.

Dans une ambiance onirique, flottante et bleutée, le récit navigue entre Paris ou eut lieu la dernière étreinte dans le mythique hôtel Lutetia et Marseille ou réside l’homme, qui a abandonné la femme, qui souffre.

L’homme qu’on devine grand et beau, est avocat à Marseille mais a d’autres activités plus sensuelles : musicien de rock, nautisme et plongée sous-marine.

Il a également vécu son enfance en Afrique et demeure très attaché à ce continent.

Mais on devine en lui une dureté, une froide insensibilité de prédateur une fois l’histoire jugée terminée.

Face à cette créature enjôleuse mais finalement reptilienne, la compagne délaissée souffre le martyr, réalimentant son désir en se remémorant les courts instants de bonheur passés au lit, imaginant la vie de l’amant de retour dans sa ville en un processus particulièrement pénible.

Les mots comme souvent sont un refuge et permettent d’extérioriser sa douleur.

Alors la femme écrit, écrit, écrit des mails sans réponse ou le récit de leur courte et douloureuse histoire…

En conclusion, « L’homme qui fait mal » est surtout remarquable par son style métaphorique, fluide, aérien et élégant qui masque la douleur intime et violente de se sentir en position de faiblesse vis-à-vis de quelqu’un qui ne partagera jamais la réciprocité des sentiments.

L’absence, le manque, l’attente vaine et impossible de quelque chose qui ne reviendra jamais sont des sentiments profonds, inconscients qui peuvent déstabiliser les plus forts d’entre nous et laisser des cicatrices durables.

Dans une vision plus positive, on peut aussi voir la courte mais intense aventure vécue comme une nouvelle expérience de vie à haute valeur ajoutée venant enrichir notre base de données interne.

Mais si ceci n’est pas le propos de l’auteure, « L’homme qui fait mal » demeure une œuvre délicate à savourer en esthète….

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