Virtuel mon amour, penser, aimer souffrir à l'ère des nouvelles technologies (Serge Tisseron)

 


 

Sorti en 2008, « Virtuel mon amour, penser, aimer, souffrir à l'ère des nouvelles technologies » est un ouvrage du psychiatre Serge Tisseron.

Ce court ouvrage construit en quatre parties débute par un récapitulatif de l’intégration progressive du virtuel dans nos vies, en commençant pas la l’apparition du téléphone fixe et de la télévsiion dans les années 60 créateur de nouvelles attentes s’affranchissant de la distance, puis du téléphone portable dans les années 90, permettant de créer l’illusion d’un contact permanent (voir dans certain d’un contrôle permanent) d’avec nos proches.

Les mondes virtuels crées par l’informatique répondent à un désir de recherche d’identité notamment par le biais des blogs, puis par l’invention de personnages produits de nos fantasmes par celui des jeux vidéos.

C’est ainsi que Second life et World of warcraft font servir de support quasi permanents au propos de l’ouvrage et à un degré moindre Ebay et le principe de ses enchères numériques sur des objets dématérialisées.

L’arrivée du virtuel a aussi changé le mode opératoire des rencontres amoureuses, avec Meetic le site le plus emblématique de relations via à Internet, site aujourd’hui férocement concurrencé.

Le piège de ses technologies est bien entendu de se complaire dans ses espaces quasi infinis au motif que la réalité sera fatalement plus décevante et de rester scotché dans le cyber monde en se coupant du réel.

On peut donc développer à loisir de multiples relations (amicales ou amoureuses) à distance en bénéficiant de facultés d’une richesse démultipliée et d’un sentiment d’appartenance à des communautés censées nous représenter.

L’autre conséquence majeure de l’irruption du virtuel est la modification des rapports au temps et à l’espace avec l’impression d’une connaissance globale mais superficielle applicable sur tous les sujets.

Bien entendu les adolescents sont les plus amènes de s’immerger complètement dans ces univers surtout lorsqu’il s’agit de combler des difficultés familiales ou relationnelles.

La notion de cellule familiale traditionnelle disparait donc peu à peu au profit d’un « famille virtuelle » plus vaste ou les maitres des jeux peuvent remplacer les parents.

Le psychiatre prend ensuite le relai pour dispenser ses conseils aux parents en leur demandant de ne pas mépriser ou ignorer les jeux vidéos dans lesquelles se plongent leurs enfants mais de s’y intéresser afin d’en comprendre les subtilités et ainsi de maintenir une communication qui peut s’avérer essentielle dans la construction de leur relation.

Ce lien peut ainsi par exemple permettre de comprendre les angoisses d’un adolescent passant tout son temps derrière un ordinateur et se désocialisant peu à peu.

Loin de fustiger les jeux vidéos, Tisseron en souligne la créativité et le coté incroyablement séducteur notamment par le biais d’avatars pouvant donner une image plus valorisante voir idéalisée de soi-même.

Ainsi donc la présentation de l’analyse de plusieurs exemples de créations d’avatars permet de mieux comprendre les souffrances de certaines personnes par exemple touchées par des d’abandons, des deuils ou des viols.

En conclusion, « Virtuel mon amour, penser, aimer, souffrir à l'ère des nouvelles technologies » est un ouvrage louable d’un point de vue pédagogique mais assez ennuyeux dans son message de tolérance face à l’irruption massive du monde virtuel (ordinateur et maintenant téléphones) dans nos vies.

Semblant séduit par la créativité et la richesse des jeux vidéos les plus aboutis, Tisseron tente de briser la vision plus négative que peuvent avoir les adultes et les encourage à s’y intéresser pour ne pas perdre le contact avec leurs enfants et également mieux comprendre des dérives comportementales.

On ressort de ce livre en ayant le sentiment que le pouvoir terriblement addictif des nouvelles technologies n’est pas suffisamment pris en compte mais on peut également penser que depuis 2008 la situation s’est encore grandement détériorée par le fait que la plupart des habitants des pays occidentaux sont déjà complètement asservis à leurs téléphones portables et que les sites de propagandes islamistes utilisent de manière massive les réseaux sociaux pour diffuser leurs messages et recruter…

Pour ma part je reste fidèle au principe suivant que la technologie n’est utile à l’homme que si elle est à son service… et non l’inverse, principe qui semble t il à de moins en moins court aujourd’hui d’où la dangerosité des addictions !

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