DC comics anthologie, 16 récits majeurs de 1939 à nos jours (artistes divers)
Voici avec un grand plaisir « DC comics anthologie, 16 récits majeurs de 1939 à nos jours » qui comme son nom l’indique regroupe 16 grandes histoires de l’univers DC.
Tout débute dans les années 1939-1940 avec les premier épisodes des super héros qui n’ont de valeur que leur aspect historique.
Superman primitivement crée par Jerry Siegel et Joe Shuster, l’amazone Wonder woman personnage très librement inspirée de la mythologie grecque par le féministe William Moulton Marston sur des dessins de Harry G Peter, le plus sombre Batman en pourfendeur torturé du crime de Bill Finger et Bob Kane composent les premières bases essentielles de DC avec dès les années 50 leurs ennemis mythiques comme Lex Luthor et Joker.
Derrière ce triumvirat vient Flash crée par Gardner Fox et Carmine Infantino avec le choix d’un épisode au scénario particulièrement tortueux en 1961 dans lequel le nouveau Flash (Barry Allen) rencontre l’ancien Flash (Jay Garrick) au look plus ringard pour combattre des ennemis faire valoir comme le Penseur, l’Ombre ou le Violoneux.
Les groupes de super héros étant à la mode, la Justice League of America se forme en 1962 pour affronter des extra terrestres aux pouvoirs élémentaires menaçant la Terre.
Aquaman capable de contrôler les poissons, le mystérieux Manhunter ou Green lantern aux pouvoirs en principe illimités, rejoignent le quatuor précédemment formé.
Les années 60 sont donc l’occasion de développer un nouvel univers avec l’étonnant Green lantern (Hal Jordan) qui sous l’égide de John Broome et Gil Kane, affronte lui aussi un de ses doubles, Alan Scott venu d’une autre Terre avant d’unir le pouvoir de leurs anneaux pour triompher de leur ennemi commun Krona issu de la race des Oans.
Dans les années 70, Dennis O’Neil et Neal Adams apportent un graphisme plus travaillé et réaliste pour décrire une aventure très sombre de Batman en Inde qui évite un piège tendu par son ennemi Ra’s Al Ghul.
Mais après avoir triomphé de son robuste garde du corps Ubu, Batman a la surprise de recevoir une demande en mariage de la superbe Talia, fille de Ra’s Al Ghul.
Après un magnifique (mais un peu creux) délire littéraire et graphique de Jim Steranko qui décrit comment Superman va contribuer dans le futur à améliorer la race humaine, place dans les années 80 à Alan Moore et Kevin O’Neill pour développer une fascinante histoire du Green lantern Abin Sabur triomphant de créatures lovecraftiennes tapies dans le monde sous terrain de l’empire des larmes mais héritant en retour d’une malédiction aboutissant à un dysfonctionnement de son anneau au moment de survoler la Terre.
Si Alan Moore est assurément considéré comme un maitre, John Byrne (scénario) et George Perez (dessins) atteignent pour moi le summum du genre dans un génial crossover de 1988 ou Superman et Wonder woman un tant tenté par un flirt amoureux, s’unissent pour triompher du redoutable tueur de dieux, Darkseid. Le talent narratif et graphique de leurs successeurs Grand Morrison, Mark Millar et Howard Porter ne saurait prétendre à égaler les maitres des années 80 et il parait difficile de se passionner sur une nouvelle bataille de la JLA contre des extra-terrestre/
Paul Dini et Alex Ross ne passionnent pas non plus dans leur roman graphique tentant sans conviction de modifier le passé du Joker, afin de défendre la thèse d’une normalité psychiatrique bien fragile.
Les aventures de Green lantern en 2007 et Wonder woman pourtant dessinée par George Perez en 2010 sont sans intérêt et il faut attendre Geoff Johns (scénario) et Jim Lee (dessins) pour avoir une version musclée et toujours aussi sombre d’un Batman faisant équipe avec un arrogant Green lantern pour mettre d’état de nuire un poseur de bombe cyborg envoyé par Darkseid avant de voir surgir Superman en personne pour rejoindre l’équipe !
En conclusion, « DC comics anthologie, 16 récits majeurs de 1939 à nos jours » est un superbe cadeau pour les amateurs de comics retraçant les grandes heures de l’une des plus célèbre écurie de super héros de l’histoire.
Tous les personnages ou ingrédients sont là ou presque, et Batman plus que Superman se taille la part du lion.
Peu d’intérêt à mes yeux pour les premières aventures de super héros jusqu’aux années 70 : scénario simplistes pour ne pas dire débiles, dessins grossiers…
Tout change avec des artistes comme Steranko ou Moore qui impose leurs univers littéraires influencé par la SF et le Fantastique, Byrne ou Perez avec leur style moderne et leur personnages emplis de vitalité et d’humanité.
Sortis des années 70-80, le niveau est globalement plus faible : style plus « adulte » ou lisse avec surabondance de couleurs sans développer d’histoires réellement passionnantes et il faut attendre quelques exceptions (comme Johns et Lee) pour conjuguer talent et modernité !
Reste que cet anthologie qui porte bien son nom constitue un objet de choix dans une bibliothèque d’amateur d’art graphique !
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