Conan (Robert E. Howard)

 



Même si à la base peu enclin à me plonger dans l’univers de l’heroic fantasy, je me devais un jour de lire les écrits des années 30 de Ron E Howard.

C’est chose faite avec « Conan » qui regroupe sept aventures du barbare immortalisé dans les années 80 sur grand écran par le physique hypertrophié d’Arnold Schwarzenegger.

Même si certaines nouvelles sont également à mettre au crédit De Camp et Carter, le premier volume de « Conan » permet de bien s’immiscer dans le monde Hyborien primitif et imaginaire crée par Howard.

L’histoire de Conan est celle d’un jeune barbare issu d’un rude pays du Nord appelé Cimmérie.

Grand et robuste, le jeune homme est l’incarnation de l’idéal masculin viril, à la fois aventurier, séducteur, voleur et guerrier quasi invincible.

Dans un monde fictif situé après la chute de l’Atlantide et avant l’arrivée des premières civilisations connues, Conan erre de ville en ville, se tirant par sa force brute et son audace des situations les plus compromises.

Telle une épreuve initiatique, la première nouvelle intitulée « La chose dans la crypte », permet au héros de dérober une épée au cadavre d’un ancien roi enfermé dans une crypte hantée par des forces maléfiques.

Ayant vaincu la momie du roi et surmonté l’obstacle, Conan se lance à l’assaut du monde des villes en devenant voleur professionnel.

« La tour de l’éléphant » met en scène l’une des aventures les plus célèbres du Cimmérien tentant avec son allié Taurus de Nemedia de dérober au sorcier Yara des pierre précieuses situées dans une vertigineuse tour gardée par des lions et une araignée géante .

Le récit bascule ensuite dans le fantastique avec la découverte d’un extra terrestre détenu et torturé par Yara.

Ému par le destin de cette créature, Conan la libère et lui permet d’exercer sa vengeance sur le sorcier qu’elle élimine par l’usage de magie.

Dans « La chambre des morts » , le Cimmérien poursuivi par une milice de Shadizar, pénètre à Larsha, cité maudite gardée par des limaces gigantesques.

Ayant décimé ses poursuivants, Conan reçoit l’aide inattendu de leur chef Nestor qui se rallie à lui dans l’espoir d’un plus large butin et lui permet de triompher des morts vivants gardiens du trésor de la ville.

« L’esprit dans l’urne » est une étrange enquête autour de la mort inexpliquée d’un riche propriétaire de Numalia ayant reçu un présent un sarcophage stygien.

Présent sur les lieux du crime, Conan est pris pour le meurtrier et arrêté, doit se justifier devant la police locale.

Plus tortueuses que les précédentes, cette nouvelle nimbée de mystère met aux prises Conan avec la magie noire du puissant sorcier Toth-Amon responsable des morts subites dans la grande demeure.

De facture plus classique, « Le rendez vous des bandits » voit Conan servir Murio un riche aristocrate Corinthien, qui lui demande d’exécuter Nabonidus redoutable sorcier qui l’a menacé de mort.

Conan et Murio pénètre dans la demeure du prêtre qui est chargé de pièges mortels.

Ils découvrent également Thak, grotesque créature mi homme mi singe à la force prodigieuse qui devenu incontrôlable menace non seulement le duo d’aventurier mais également Nabonidus lui même.

Après une lutte féroce Conan pavient à vaincre le monstre puis est contrait de tuer le sorcier dont la traîtrise s’exprime une fois la menace Thak écartée.

Dans « La main de Nergal » , Conan rejoint le pays de Turan et s’engage dans l’armée du roi Yildiz qu’il sert comme soldat dans la guerre contre le satrape Munthassem Khan.

Sur les champs de batailles, le Cimmérien lutte contre des ombre noires invoquées par le sorcier détenteur de la main de Nergal qui lui donne des pouvoirs occultes.

Mais lui même possesseur du cœur de Tammuz, un talisman annulant cette puissante magie, il parvient à défaire l’ennemi du royaume de Yidliz.

La dernière nouvelle « La cité des cranes » , de loin la plus exotique, propulse Conan en Hyrkania dans le royaume des Meruviens ressemblant à un mélange entre civilisation Maya et Hindou.

Chargé d’escorter une princesse nommée Zosara à sa noce, Conan tombe dans une embuscade, est capturé avec son ami noir Juma et enmené au royaume des cranes du roi Jalung Thongpa désireux d’épouser la princesse Zosara.

Les deux hommes sont ensuite vendus comme esclaves et condamnés aux galères.

Fidèle à sa réputation indomptable, Conan se révolte et aidé par son ami va combattre Thongpa qui malgré l’aide de son dieu Yama est irrémédiablement vaincu.

Ayant accompli sa mission, Conan rend la princesse à son destin, lui préférant sa liberté à une vie plus rangée.

En conclusion, « Conan » est une juxtaposition de récits d’aventures certes parfois un peu répétitifs ou un barbare courageux, rude, simple et fonceur vient à bout de puissants sorciers de villes usant d’esprits maléfiques.

Ces constructions parfois simplistes ne sauraient faire oublier le remarquable sens narratif de Howard qui n’a pas son pareil pour planter un univers même complètement toc mais nourri en permanence d'un foisonnement d’influences diverses allant des légendes des civilisations Grecques, Nordiques à celles de l’Égypte ou de l’Amérique du Sud.

Alors certes Conan est un personnage larger than life d’invincible brute fantasmée, prêtant flanc à la caricature et à la moquerie, mais on reconnaît la bien avant Tolkien l’acte majeur d’un nouveau courant littéraire : l’heroic fantasy.

Pour cela donc, Howard mérite le respect.

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