Le crime de l'Orient-Express (Agatha Christie)
Tout le monde connaît au moins de nom « Le crime de L’Orient-Express » , peut être le plus célèbre roman d’Agatha Christie.
Pourtant je dois confesser ne jamais l’avoir jusqu’alors lu.
L’histoire est des plus classiques, alors que le détective belge Hercule Poirot rentre des Indes après une nouvelle affaire brillamment résolue, un crime a lieu dans l’Orient-Express, luxueux train assurant la liaison entre Istanbul et Calais en traversant la France, l’Autriche, l’Italie et la Yougoslavie.
Un richissime et antipathique américain, Samuel Ratchett est en effet poignardé de douze coups de couteau pendant la nuit dans son compartiment alors qu’il avait proposé la veille à Hercule Poirot d’entrer à son service car il se sentait menacé de mort.
Mais un détail vient changer la donne, l’Orient-Express est cette nuit la paralysé en Yougoslavie par les importantes chutes de neiges ce qui interdit toute fuite au meurtrier.
Logiquement Poirot se saisit de l’affaire et mène l’enquête avec son ami Monsieur Bouc directeur français de la ligne et un médecin grec du nom de Constantine.
Il interroge tout le compartiment, reconstituant minutieusement les faits et dressant peu à peu de véritables analyses psychologiques des passagers.
Douze personnes occupent le wagon ou Ratchett a perdu la vie, il y a son assistant Mc Queen, lui même américain, son valet anglais le très guindé Edward Masterman, le colonel Arbuthnot des Indes britanniques lié mystérieusement à Mary Debenham une gouvernante anglaise, Greta Ohlsson missionnaire suédoise de prêt de 50 ans, un diplomate hongrois et sa femme les Andrenyi, une vielle princesse russe nommée Natalia Dragomiroff et sa femme de chambre Schmidt, une veuve américaine nommée Caroline Hubbard, un vendeur américain vulgaire nommé Cyrus Hardman et un italien naturalisé américain Antonio Foscarelli.
A cette liste vient s’ajouter le témoignage du conducteur du train, Pierre Michel.
Quand Poirot découvre la véritable identité du mort, Casetti, il fait tout de suite le rapprochement avec une sombre affaire d’enlèvement et de meurtre d’enfant qu’il avait perpétré aux Etats-Unis.
Casetti avait en effet pris pour cible la fille d’une richissime famille les Armstrong, et son crime avait provoqué la mort de la majeure partie de la famille dont la mère Linda Arden, fille d’une tragédienne américaine, le père un colonel anglais décoré et la bonne de la famille injustement accusée.
Cette révélation oriente l’enquête du détective belge sur une piste précise, les rapports que pouvaient avoir les passagers avec l’affaire Armstrong.
Poirot exploite les maigres indices à sa disposition, une lettre brûlée, un porte pipe, un mouchoir brodé de la lettre H retrouvés sur les lieux du crime, un uniforme de contrôleur de train retrouvé dans une valise et les recoupe avec la multitude de témoignages qu’il glane auprès des passagers.
Soumis à l’implacable sagacité du détective, les témoignages se fendillent et les mensonges ne tardent pas à apparaître.
C’est Elena Adrenyi, la première qui craque, révélant qu’elle est la sœur de Linda Arden.
Poirot tire alors le fil de son enquête et découvre que chacun des passagers avait un lien avec la famille Armstrong, de la gouvernante (Debenham) ou du chauffeur (Foscarelli ) à l’ami personnel (Arbuthnot) en passant par le parent d’une victime (Pierre Michel) allant même jusqu'à découvrir que Mrs Hubbard est la propre mère de Linda.
Douze assassins donc désirant se faire justice eux même face à une crapule infanticide ayant échappé à la justice, et ayant tout minutieusement préparé pour punir symboliquement le coupable de douze coups de couteaux chacun porté par un des passagers.
Ayant dénoué tous les fils de cette intense et complexe affaire, Poirot fait alors gracieusement preuve de clémence en attendant que la police yougoslave arrive jusqu’au train pris dans les neiges …
En conclusion, véritable huis clos psychologique « Le crime de l’Orient Express » mérite bel et bien son statut de classique du roman policier.
Hercule Poirot tel l’ancêtre de Colombo fait preuve d’ingéniosité, de minutie de persévérance et d’une grande finesse psychologique pour confondre ses adversaires.
La complexité de l’intrigue est telle qu’il est impossible de voir ou Agatha Christie nous emmène et le lecteur ne peut que subir passivement les évènements se déroulant dans une ambiance de luxe et d’aventure du début du XIXiéme siècle.
J’avoue que cette complexité m’a quelques fois un peu irrité.
J’ai par exemple trouvé les personnages trop nombreux et mystérieux dans cette enquête ultra emberlificotée d’où un plaisir à la lecture sans doute moindre.
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