Music for mass destruction (Anthrax)

 



2004 fut une année riche pour les fans d’Anthrax qui après le retour de leur groupe fétiche après cinq ans d’absence, seront honorés par une compilation et un album live intitulé « Music of mass destruction ».

« Music of mass destruction » est un double produit composé d’un CD  et d’un DVD enregistrés à Chicago durant la tournée « We’ve come for you all » .

Pour cette tournée, Rob Caggiano vient appuyer Scott Ian aux guitares.

On noter l’artwork sympathique d’Alan Moore rendant hommage au monde des comic books et à Captain America en créant une sorte de mascotte du groupe Captain Thrax (!).

A ce propos on recommandera chaudement le DVD qui propose un extra d'une vingtaine de minutes narrant la collaboration du dessinateur avec le groupe.

Le concert démarre fort avec le surmusclé «What doesn’t die » véritable hit gonflé aux stéroïdes et sans nul doute meilleur morceau du dernier album.

Compte tenu de sa notoriété restreinte, Anthrax se produit surtout dans des petits clubs ce qui fait qu’on sent la proximité avec un public très présent et chaleureux.

Après une introduction de ce calibre, John Bush flatte bassement son auditoire en proclamant  Chicago « capitale du heavy metal ».

Le punkisant et sautillant « Got the time » allume des incendies festifs avant que « Caught in a mosh » ne vienne raviver la flamme vacillante de l’ancien répertoire du groupe.

Anthrax pioche dans les succès plus récents de la période Bush avec la power ballade « Safe home » reprise à tue tête par le fans et l’excellent « Room for one more » avec ses refrains hachant menus les plus récalcitrants.

Interet poli pour la reprise de Trust, le trop connu « Antisocial », rare exemple d’exportation de succès français outre atlantique, qui fait toujours son effet sur une scène.

Tiré du dernier album en date, «  Nobody knows anything » dont le rythme très haché me donne beaucoup de difficultés.

Grosse impression produite avec « Fueled » véritable bolide suralimenté à la TNT puis avec « Inside out » morceau difficile aux pré-refrains ultra massifs alternés avec des couplets et des refrains mélodiques.

Speech nationaliste et lourdingue de John Bush sur la fierté d’être américain et le soutien des soldats en Irak, sur « Refuse to be denied » tiré du dernier album.

Le morceau en lui même, un mid tempo énergique passe plutôt bien sans être absolument transcendant.

Anthrax termine sur deux classiques, l’un très thrash old school issu de leurs débuts « I’m the law », l’autre  « Only » dont les refrains hyper mélodiques sont repris par le public, de la plus récente.

Entre les deux répertoires mon cœur va assurément au plus récent nettement plus intéressant et varié.

Pour compenser sans doute cette maigre heure de concert, le groupe a adjoint un DVD reprenant quasi à l’identique le concert audio.

Le groupe y apparaît au meilleur de sa forme, délivrant comme à son habitude une performance énergique et rafraîchissante par sa générosité dans l’effort.

John Bush, trapu et complètement chauve à présent, en impose en tant que vrai leader par sa présence scénique et sa voix surpuissante.

Scott Ian, petit homme à longue barbichette et crané rasé, incarne le guitariste nerveux et explosif tournoyant sur lui même et headbanguant en permanence.

Rob Caggiano a tout l’accoutrement du heavy metalleux, crête iroquoise et bracelets de force hérissés de pointes.

Franck Bello, grand chevelu mince paraît plus en retrait arc bouté en quasi permanence sur sa basse, quand à Charlie Benante il impressionne surtout par sa dextérité aux baguettes.

Plusieurs inédits dans le concert vidéo, « Belly of the beast » et « Be all end all », mid tempo que j’ai toujours trouvé particulièrement ennuyeux (même sur scène) , l’ultra tonique (mais trop bref !) « 604 », le toujours très apprécié « Indians », le pseudo rap déclencheur de pogo « Bring the noise » , le cultissime « Metal thrashing mad » et une reprise de l’explosif « Whiplash» de Metallica.

Au rayon bonus, outre le reportage sur Alex Ross, on aura droit à quelques petites séquences pour partager l'intimité des membres du groupe que ce soit le coin intimité et picole de Bush, la passion pour les tatouages de Ian ou bien celle pour les figurines de comics de Benante.

En conclusion, ce « Music for mass destruction » comblera les fans d’Anthrax par sa complétude audio et visuelle.

Le concert est de bonne qualité, faisant la part belle aux titres les plus récents ce dont je ne me plaindrai pas.

Les new-yorkais se dépensent sans compter livrant une prestation digne de la légende des groupes de thrash ayant survécus aux années 80 mais ayant vu leur succès considérablement amoindri et devant donc lutter de toute leur âme pour conserver la poignée de fans fidèles restants.

« Music for mass destruction » constitue donc le bel album live qui manquait jusqu’alors dans la carrière du groupe.

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