Moshers ... 1986-1991 (Anthrax)

 


Afin de relancer une carrière qui commençait à battre sérieusement de l’aile, la maison de disque Polygram sortit en 1998 un best of de l’age doré d’Anthrax intitulé « Moshers … 1986-1991 ».

Le Mosh est cette danse brutale cousine du pogo et du slam popularisée par les groupes de thrash dans les années 80, quand à la période temporelle elle couvre toute la première ère du groupe avec le chanteur Joey Belladonna dit la "grande frisée".

Ce best of commence  par le morceau « AIR »  dont j’ai déjà loué la qualité et le coté emblématique du meilleur de ce que pouvait proposer le Anthrax à l’époque.

Tempo rapide, matraqué, chant mélodique haut perché, refrains efficaces font de « AIR » une valeur sure du répertoire des New-yorkais.

Grosse qualité également sur « Madhouse », qui construit sur le même modèle, atteint immanquablement sa cible.

Emblématique, « Caught in a mosh » l’est aussi mais son coté plus brouillon et laborieux m’a toujours irrité.

On enchaîne ensuite avec « I’m the law » inspiré par le personnage de comics Judge Dredd, qui fut largement discrédité par le film avec Sylvester Stallone.

La chanson en elle même se démarque légèrement des compositions habituelles du groupe par un tempo globalement ralenti ainsi que par des riffs et des refrains très accrocheurs.

Le disque déroule ensuite les hits clonés qu’Anthrax débitait à l’infini dans les années 80, « Efilnikufesin » très énergique mais aussi terriblement linéaire ainsi que l’immensément populaire « Indians » qui combine astucieusement grosse puissance de feu et refrains mélodiques.

Venant briser quelque peu cette machinerie trop parfaite, vient « I’m the man » ,  gag foutraque, braillard, déglingué et quasi insupportable à l’écoute.

Plus mélodique, « Make me laugh » passe en revanche beaucoup mieux sans être inoubliable.

Autre grand succès d’Anthrax, la reprise de Trust, « Antisocial » astucieusement recyclée et américanisée mais perdant toutefois en testostérone.

Egalement dans une veine plus mélodique on trouve « Now it’s dark » plutôt réussi et les très longs et intenses « Keep it in the family »  « In my world » sans doute parmi les morceaux les plus aboutis du groupe et ce malgré quelques longueurs.

On enchaîne sur le trop terne et stéréotypé est « Belly of the beast » et « Got the time » autre célèbre reprise punk revitalisée avec succès par les thrashers.

L’album se termine sur « Bring the noise » sorte de fusion rap-metal exécutée avec la légende du hip hop Public Ennemy qui réalisa un véritable hold up commercial avec un esprit d’ouverture similaire a celui d’Aerosmith quand il mit son « Walk this way » en commun avec Run DMC (pour la musique).

En conclusion, « Moshers …1986-1991 » est dans l’absolu un très bon best of qui reflète à la perfection la musique que pratiquait Anthrax dans les années 80 avec une formule de thrash mélodique et dynamique qui eu son succès à l’époque.

Personnellement je trouve ce style très linéaire, étroit et ne goûte guère le chant très stéréotypé de Joey Belladonna.

Le tout a donc avec le recul forcément mal vieilli à mes oreilles.

Mais on saluera tout de même les quelques habiles prises de risques ou inspiration du groupe que ce soit par la reprises osées d’un groupe français ou le choix d’un duo avec des artistes de hip hop.

« Moshers …1986-1991 » pourra néanmoins être apprécié des collectionneurs et des jeunes curieux désireux de se faire une opinion sur le style pratiqué par ce groupe phare du thrash des années 80.

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