Volume 8 : the threat is real (Anthrax)

 



La fin des années 90 approche à grand pas et Anthrax ne déroge pas à sa nouvelle orientation musicale plus en phase avec les courants musicaux brutaux de l’époque en sortant en 1998 son « Volume 8 : the threat is real ».

Le groupe toujours en personnel réduit à quatre, propose ici un artwork délirant non dénué d’humour autour des films de science fiction des années 50 narrant l’envahissement de notre bonne vieille planète terre par des races extra terrestres bien entendu belliqueuses.

Pourtant le début de l’album ne prête pas à rire, « Crush » le bien nommé déboule à toute vitesse, soufflant l’auditeur pris à froid par autant de classe concentrée en plus de quatre minutes.

Construction impeccable, équilibre parfait, puissance et mélodie font de « Crush » un titre majeur.

Lui succédant « Catharsis » lui est pourtant supérieur et donne l’impression d’être embarqué sur un long parcours de montagnes russes ou les émotions fortes se succèdent les unes aux autres.

Après deux titres supersoniques et quasi parfaits, Anthrax ralentit la cadence avec « Inside out » titre pesant et chaloupé jouant sur coté massif.

Le plan de relance intervient sur « Piss n vinigar » , rapide nerveux, enlevé et « 604 » court interlude supersonique.

Vient ensuite le tour de la belle ballade, « Toast to the extras » influencée par le rock sudiste pour un résultat formidablement entraînant.

Le groupe reprend les hostilités avec « Born again idiot » incroyablement véloce qui ne laisse aucun répit à l’auditeur sonné.

En comparaison, « Killing box » est certes moins fluide mais sa lourdeur et son originalité parviennent à créer une atmosphère tout à fait prenante.

Deuxième ballade du disque, « Harms way » fonctionne cependant largement moins bien que son prédécesseur mais cette petite déception est bien vite avalée par « Hog tied » morceau rapide, jouissif et fantastiquement inspiré.

D’humeur décidément aventureuse, Anthrax s’essaye à la power ballad avec « Big fat » pour un résultat surprenant et largement réussi.

Après le petit interlude gaguesque et surviolent « Cupajoe », « Alpha male » régule tranquillement la tension sans forcer avant qu’une nouvelle superbe power ballad « Stealing from a chief » ne vienne conclure ce disque magnifique.

En conclusion, vous l’aurez compris en lisant mes commentaires pour le moins dithyrambiques, « Volume 8 : the threat is real » est de loin pour moi mon album préféré des New-yorkais.

Les raisons en sont simples, tout d’abord le son ici est moins massif que sur les deux précédents albums et les titres rapides, superbement fluides et inspirés sont en quantité abondante assurant le minimum de quota de bombes explosives nécessaire à un grand album de metal.

Deuxième raison majeure, le groupe se « lâche » enfin véritablement musicalement, tentant et réussissant de très belles ballades ou power ballades.

C’était sans doute le cas également sur « Sound of white noise » lui aussi aventureux sur le plan mélodique mais « Volume 8 : the threat is real » pousse l’exercice encore plus loin ce qui me ravit.

Troisième et dernière raison, John Bush chante moins en force sur ce disque, il module plus son superbe organe et le résultat n’en est que plus réussi.

Alors bien entendu nous sommes très loin du thrash metal bas du front des débuts mais plutôt dans une évolution lente et mature d’un groupe en recherche artistique se découvrant une plus large palette de talent.

« Volume 8 : the threat is real » est donc pour moi un album de très haut niveau éclaboussant de toute sa classe la concurrence de l’époque déjà assez malmenée à l’époque.

Commentaires