Spreading the disease (Anthrax)
Il y a une vingtaine d’années j’avais un bon ami qui était fan d’Anthrax.
Cette passion confinant à l’idolâtrie et compte tenu de la relative perte de vitesse du groupe à la fin des années 90, cet ami était régulièrement moqué par le reste de notre bande.
Mais lui ne désarmait pas et sa persévérance m’a tout de même amené à acheter certains albums du groupe et à aller les voir deux fois en concert.
Aujourd’hui la vie nous a séparé, mais si un jour tu tombes sur ces lignes Fabrice sache que ses chroniques des albums du gang de New York te sont dédiées.
En 1985, l’album « Spreading the disease » marque un tournant pour Anthrax.
Après un pourtant excellent premier album « Fistful of metal » développant un thrash énergique non dénuée de mélodie, Anthrax prend le pari risqué de se séparer de son chanteur Neil Turbin et de son bassiste Dan Lilker pour embaucher Joey Belladonna et Charlie Benante à leurs postes.
Pari plutôt osé donc mais qui sera un gage de réussite puisque cette formation donnera ses lettres de noblesse au groupe.
Avec sa pochette disons le franchement plutôt cheap et nase pour l’époque, « Spreading the disease » débute avec « A.I.R » , l’un des titres phares du répertoire des américains.
« A.I.R » se compose d’une rythmique soutenue mais sautillante, de riffs thrashy très pugnaces de Scott Ian sur lesquels vient se poser la voix très haut perchée mais mélodique de Belladonna.
Avec sa simplicité, son énergie et son coté entraînant, « A.I.R » explique bien la clé du succès du groupe à l’époque.
Moins fluide, moins inspiré, « Lone justice » fatigue avec ses cris suraigus assénés sur des refrains poussifs avant que le groupe ne sorte son deuxième grand classique en la présence de « Madhouse »
Compact, enlevé, puissant,« Madhouse » déroule un thrash ultra maîtrisé à la précision quasi infaillible.
Après cette splendide fusée éclairante, déboule « SSC/Stand or fall » , certes hautement énergique mais aussi très peu original et basique.
Registre plus heavy et mélodique sur « The ennemy » avec un résultat plus qu’honorable et un Belladonna montrant son aisance dans un style moins frontal.
Anthrax ressort le sac de frappe avec « Aftershock ».
C’est sec, rapide, Belladonna hurle tout son saoul mais la mayonnaise ne prend pas vraiment.
Le groupe incorpore habilement « Armed and dangerous » issu de leur premier mini EP datant de 1985..
Ce morceau brillamment construit à partir d’une introduction mélodique préludant à des belles cavalcades thrashy passe ici très bien.
Anthrax se montre par contre carrément novateur et inspiré avec « Medusa » heavy-thrash mid tempo rehaussé de refrains assassins que lancent de superbes couplets chantés de manière très aérienne par Belladonna.
Moins connu que « A.I.R » ou « Madhouse », « Medusa » est pour moi le meilleur titre de ce disque et sans nul doute l’un des meilleurs de la carrière d’Anthrax.
Le groupe poursuit sur sa lancée pour asséner un terrible « Gung-ho » , morceau le plus agressif de ce disque et authentique leçon de thrash mitraillant à tout va.
En conclusion, malgré quelques légers coups de mou « Spreading the disease » s’avère un album tout à fait recommandable pour qui ait envie de se pencher sur l’histoire du thrash metal.
Anthrax trouve ici son identité propre avec une musique certes thrash mais moins sombre et violente que ses concurrents de l’époque (Slayer, Metallica, Megadeth).
Sans aller jusqu’à dire que l’ambiance est festive, « Spreading the disease » mise un style énergique, simple et efficace ou le chant haut perché de Belladonna en décalage avec les standards de l’époque confère ce petite surplus d’originalité permettant à coup sur d’identifier le groupe.
C’est d’ailleurs ce style de chant trop stéréotypé qui m’aura toujours gêné chez ce chanteur qui je trouve manque de capacité de variations.
Que reste il de ce disque ? Deux classiques toujours joués en concerts, « A.I.R » et « Madhouse » et un morceau culte qui me fait toujours perdre la tête en voiture « Medusa ».
Respect donc pour cela à Scott Ian et à sa bande.
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