Decade of aggression (Slayer)
Il me semble avoir exprimé en de nombreuses reprises mon peu d’engouement pour les albums lives pourtant je ferai exception pour le « Decade of aggression » de Slayer qui en 1991 vient clore une décennie bénie marquant l’age d’or des thrashers californiens.
Ce double live au programme faisant figure de best of royal débute par un grandiloquent « Hell awaits » étalant sur prêt de sept minutes d’offensive son thrash abrasif et féroce.
Le public américain sur le premier disque, anglais sur le second enregistré à Wembley est plus proche de celui d’un immense stade que d’un bar intimiste, mais réagit finalement assez placidement aux sollicitations du chanteur Tom Arraya.
Pas de temps mort, « The anti christ » poursuit la terrible force de poussée enclenchée mettant sur orbite « War ensemble » qu’on peut sans conteste classer comme l’un des meilleurs titre live du groupe en raison de son efficacité et de son intensité hors normes.
L’excellence se poursuit avec l’enchaînement surnaturel « South of heaven »/ « Raining blood » les riffs envoûtants du premier, la puissance apocalyptique du second.
Très haut niveau d’intensité maintenu avec les deux bombes à fragmentations que sont « Altar of sacrifice » et « Jesus saves » avant que le ténébreux « Dead skin mask » autre grand classique scénique du groupe ne vienne apporter sa traditionnelle touche mélodique et lancinante.
Meilleur moment du concert atteint avec les sept délicieuse minutes de « Seasons in the abyss » qui demeurera pour moi le chef d’œuvre absolu du groupe.
Le disque premier s’achève sur « Mandatory suicide » et le démentiel « Angel of death » qu’on pourra considérer comme clôturant de l’Ancien Testament de l’histoire du thrash metal.
C’est donc déjà passablement ratatiné qu’on passe au disque second.
Bien que considérés comme secondaires, « Hallowed point » et « Born of fire » déroulent leur implacables mécaniques de haute précision avant que le jouissif « Die by the sword » ne revienne insuffler le surcroît d’agressivité et de folie qui leur manquait.
Ayant toujours eu un faible pour le premier album de Slayer, je ne peux qu’aimer le coté sulfureux et fou de « Black magic » goûtant en revanche moins celui plus brouillon de « Captor of sin ».
Titres estimés comme mineurs, « Born of fire » et « Post mortem » ne paraissent pas tout à fait à leur place ici mais cette impression s’estompe rapidement tant les excellents « Skeletons of society » et « Spirit in black » viennent assurer des relais forts bienvenus.
Si « Expendable youth » est à l’image du groupe à l'époque avec une impression de puissance totalement maîtrisée au service d’une redoutable efficacité, le très terne et mou « Chemical warfare » rate la sortie du disque.
En conclusion, « Decade of agression » est un grand disque et peut être assurément considéré comme sans doute le meilleur live de thrash metal de tous les temps ou pour les débutants comme un best of de la meilleure période du groupe.
Témoignage d’une époque un peu vintage aujourd’hui, l’album brille surtout par la qualité exceptionnelle de la première galette qui regroupe à elle seule tous les meilleurs morceaux du groupe joués avec une puissance frontale exceptionnelle, la seconde se révélant en comparaison plus poussive malgré un niveau global tout à fait respectable.
En tout état de cause, Slayer est le groupe qui m’a le plus impressionné de toute ma vie sur scène en raison de l’incroyable impression de puissance, d’excitation, d’adrénaline et de folie pure qu’il est capable de générer sur une foule magnétisée.
Et cela je ne suis pas sur qu’un disque aussi bon soit il puisse le restituer un jour…
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