We've come for you all (Anthrax)

 



En 2003, après cinq longues années d’absence, Anthrax revient sur le devant de la scène avec « We’ve come for you all » à l’artwork soigné réalisé par le dessinateur de comic books Alan Moore.

Après la courte et insipide introduction « Contact », les New Yorkais alignent tout de suite une pièce maîtresse en la présence de « What doesn’t die » , sorte d’hybride thrash modernisé extrêmement puisant et efficace avec une magnifique accélération terminale pour emballer le tout.

A la fois véloce, lourd et agressif, « What doesn’t die » est sans nul doute le meilleur titre de l’album.

Lui succédant, « Superhero » s’avère moins inspiré avec son mid tempo balancé et ses refrains poussifs.

Toujours dans le registre lourdingue, le quart d’heure patriotique ou nationaliste américain est de mise avec « Refuse to be denied », mid tempo correctement troussé sans vraiment décoller.

Anthrax puise dans les grandes capacités vocales de son chanteur pour produire avec « Safe home » une honnête power ballade dont les refrains mélodiques compensent les couplets assez atroces.

Un poil plus nerveux, « Any place but here » déroule un heavy carré mais sans grand éclat.

L’ennui poli guette alors l’auditeur et ce n’est pas le très bizarre « Nobody knows anything » très saccadé au rythme de batterie à contre temps qui viendra le tirer de sa torpeur.

Les choses s’améliorent pourtant avec « Strap it on » , certes toujours assez loin des folles cavalcades thrashisantes, mais sympathique mid tempo heavy tout à la gloire du coté old school du groupe.

Furie absolue sur le court « Black Dahlia »  qui atteint de sommets inaccoutumés de violence sur les pré refrains.

Le résultat est très brouillon et chaotique.

Après ce choc bien désagréable, l’embellie survient avec « Cadillac rock box » , superbe mid tempo gavé d’excellent groove très rock’n’roll chanté par un John Bush comme souvent vocalement parfait.

Que dire ensuite sinon que « Taking the music back » et « Think about an end » manquant d’accroche et de fluidité sont aussitôt entendus et oubliés, que « Crash » passe complètement inaperçu ?

Le dernier titre, « W.C.F.Y.A » est certes plus prenant et possède une énorme potentiel d’hymne scénique mais ne peut suffire à lui seul à masquer le déception d’ensemble.

En bonus, on aura droit à la version acoustique de « Safe home » qui passera beaucoup mieux car plus en douceur, et à une reprise surboostée bien qu’incongrue des Ramones « We’re a happy family ».

En conclusion, malgré son succès critique, « We’ve come for you all » qui devait signer le grand retour d’Anthrax m’a profondément déçu.

Très peu de titres m’ont accrochés sauf bien entendu le très trompeur« What doesn’t die » et le très fluide « Cadillac rock box » .

Cela fait bien maigre pour un album du renouveau dont la plupart des titres se traînent dans un heavy mid tempo terriblement plat.

Le succès commercial ne fut d’ailleurs pas au rendez vous.

Suite à d’inextricables embrouilles entre les chanteurs Joey Belladonna (le looser qui voulait revenir) et John Bush (viré comme un malpropre malgré ce qu’il apporta artistiquement au groupe durant de si longue années ) « We’ve come for you all » reste à ce jour la seule production studio du groupe dans cette décennie.

Les années 2000 seront finalement assez tristes pour les thrashers new-yorkais, marquant un inéluctable déclin.

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