Gibraltar (Julien Leclercq)

 



Sorti en 2013, « Gibraltar » est une adaptation cinématographique signée Julien Leclerq d'un roman inspiré de l'histoire réelle de Marc Fievet, un homme devenu indicateur des douanes.

Établi à Gibraltar pour fuir de grosses difficultés financières en France, Hervé Duval (Gilles Lellouche) tient un modeste bar avec son épouse Clara (Raphaelle Agogué).

Pour rembourser ses nombreuses dettes, Duval accepte d'entrer en contact avec Redjani Belimane (Tahar Rahim) un inspecteur des douanes qui lui demande de lui fournir des informations en échange d'une rémunération, 10% sur chaque saisie.

Après avoir informé Clara, Duval ne tarde pas à accepter et place un microphone dans son bar afin d'enregistrer les conversations de malfrats venant jouer au billard.

Une fois quelques réglages effectués, il obtient une information exploitable qui permet aux douanes française d'intercepter une livraison avec un trafiquant espagnol.

Mais le paiement tarde et Duval se fait menacer dans son bar par Bobby Sims (Aidan Devine) un des trafiquants anglais dont le partenaire espagnol a été pris.

Belimane finit par avouer à Duval que Sims est lui aussi indicateur pour les douanes anglaises qui ont été chagrinées qu'il fasse échouer une opération préparée de longue date de leur coté.

Un accord est donc fait pour « convoyer » de la drogue par voilier, afin de permettre son interception une fois arrivée à destination.

L'opération présentée comme sans risque réussit mais Duval se fait « convoquer » par des trafiquants marocains furieux d'avoir perdu leur marchandise.

Il se rend à Tanger pour y être interrogé, mais nie tout. La chance lui sourit lorsque les trafiquants découvrent la traitrise d'un de leurs hommes qui est exécuté à sa place.

A Paris pour y récupérer sa sœur Cécile (Mélanie Bernier) battue par son mari, Duval comprend qu'il ne recevra que la moitié de la somme, à l'origine un million.

Furieux, il prend cependant l'argent placé autour de son corps mais est intercepté par les Anglais, qui lui demandent de travailler pour eux sur une grosse opération avec Sims.

Cette fois, deux « boss » du trafic, un anglais et un italien Mario (Riccardo Scamarcio) lui propose de convoyer de la drogue pour leur compte pour alimenter l'IRA.

En raison de sa nationalité anglaise, Sims est écarté par les Irlandais au profit d'Hervé, chargé de coordonner l'opération faisant transiter la drogue de Gibraltar au Canada en passant par le Portugal.

Placé sous la protection de Mario/Claudio après que Sims ait pris en otage sa famille pour lui extorquer toutes ses économies, Duval reçoit de somptueux cadeaux de l'Italien qui séduit de surcroit Cécile.

Mal à l'aise, Duval, doit intervenir pour que Belimane ordonne aux douaniers portugais de laisser passer la cargo.

Mais Claudio qui a fait liquider Sims a compris le double jeu de son « ami ». Une fois la marchandise saisie dans les eaux canadiennes, Belimane reçoit l'ordre de se séparer de Duval qui est arrêté alors qu'il tente de quitter Gibraltar avec femmes et enfant.

Claudio est arreté aux Etats-Unis mais relâché immédiatement en raison de son double jeu également avec la justice américaine, tandis que Duval, extradé au Canada doit purger une lourde peine de prison.

Belimane fait le déplacement, lui propose un ultime « deal » : plaider coupable contre son retour en France pour purger une peine modérée.

Duval accepte, un sobre post scriptum relatant sa longue captivité et le refus des douanes française de lui verser sa « compensation » par rapport aux risques encourus.

En conclusion, « Gibraltar » est un film surprenant, parvenant à s'extirper du carcan convenu des films français pour proposer un grand polar à dimension internationale n'ayant rien à envier aux productions étrangère si ce n'est une action plus contenue.

Le scénario est complexe, avec un jeu à tiroir digne d'un film d'espionnage entre autorités française, anglaises et narcotrafiquants qu'ils soient espagnols, anglais, irlandais ou italiens.

Les acteurs sont bons, Rahim au dessus du lot et Lellouche dans le ton en pauvre type un peu dépassé par les évènements.

Évitant même une fin prévisible, « Gibraltar » s'en sort avec les honneurs du polar français !

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