Restrepo (Sebastian Junger, Tim Hetherington)

 



Cinéma fort avec « Restrepo » de Sebastian Junger et Tim Hetherington.

Ce documentaire paru en 2010 montre le quotidien d’une section d’infanterie américaine envoyée pour une mission de 15 mois dans l’un des lieux les plus dangereux de l’Afghanistan, la vallée de Korengal, située dans une zone frontalière du Pakistan dans laquelle se terrent les talibans.

Sous l’autorité du Capitaine Dan Kearney, de jeunes GI tentent de défendre un poste avancé dans une vallée encaissée entre des hautes montagnes.

La mort de Juan Sebastian Restrepo, un aide médical tué lors d’une des nombreuses attaques talibanes, est un choc violent pour ses camarades qui construisent en son hommage un nouveau poste avancé sur la colline ou il a péri.

On suit donc camera à l’épaule le quotidien des soldats, qui sont harcelés en permanence par des ennemis embusqués qui piègent les routes et se mêlent à la population de montagnards misérables, peu enclins à écouter les arguments de Kearney concernant la construction d’une route et l’arrivée du développement dans leur vallée.

Entre deux scènes de fusillades à la mitrailleuse, au fusil d’assaut ou au mortier, les soldats mènent une vie spartiate dans des baraquements de bois et tiennent le coup en levant des poids, écoutant de la musique (comme la reprise modernisée du « Touch me » de Samantha « néné » Fox) et chahutent en se lançant des défis virils.

Les hélicoptères et les avions sont certes là pour les appuyer, mais ceci demeure insuffisant pour faire pencher la balance de manière décisive et malgré ses efforts de médiation, Kearney se heurte à un fossé culturel d’incompréhension face aux vieux des villages aux barbes teintes.

Lors de l’opération « Rock avalanche » les GI s’aventurent en territoire inconnu et sont pris sous un feu nourri qui coute la vie à un sergent et en blesse grièvement un autre qui échappe miraculeusement à la mort.

La contre-attaque est violente, sanglante mais laisse les GI désemparés.

Quand l’ordre de relève arrive, c’est un véritable soulagement pour les hommes autant fatigués par le climat de haute altitude et le harcèlement de leurs ennemis…

Restrepo qu’on voit rire sur des images d’archives dans le train, ne sera pas oublié.

En conclusion, « Restrepo » est un documentaire brut, d’une intensité incroyable montrant le quotidien de soldats courageux menant une guerre difficile dans un pays étranger ou les conditions ne leur sont pas favorables.

Face à des montagnards misérables menant une guerre d’usure faite d’embuscades, les GI ont bien du mal à faire valoir leur puissance de feu.

Le témoignage de ses durs à cuire pleurant les leurs et faisant part de leurs peurs intimes, est des plus poignants et permet de réaliser la dureté de la guerre avec tout ce qu’elle comporte comme folie.

On restera impressionné par la puissance de l’œuvre et on se demandera pourquoi ces 50 soldats américains sont morts dans cette vallée…

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