Le Diable au corps (Raymond Radiguet)

 



Retour à la littérature française avec « Le Diable au corps » roman sulfureux de Raymond Radiguet paru l’année de la mort de l’auteur, 1923 à seulement 20 ans.

Raconté à la première personne, « La Diable au corps » raconte une histoire d’amour passionnelle et interdite entre un adolescent de 16 ans vivant dans le Val-de-Marne près de Saint-Maur-des-Fossés et Marthe Grangier, une jeune femme de 18 mariée à Jacques, qui se bat sur le front de la Première guerre mondiale.

Voisins, le narrateur et Marthe sont présentés par leurs parents.

Tout en n’ignorant rien de la situation de Marthe, le jeune homme délaisse l'école et s’obstine à la séduire, partageant avec elle tout d’abord des gouts communs puis des moments intimes.

Les deux amants se voient en cachette, font des virés à Paris ou de longues promenades en bord de Marne, du canotage…

Le narrateur influence Marthe pour choisir le mobilier de son appartement et dans sa correspondance avec son mari qu’il méprise.

Inévitablement la rumeur enfle dans ses petites villes de banlieue au gout de province mais les amants l’assument malgré la perte de proches se détournant par peur du scandale.

Pourtant lorsque Marthe lui annonce qu’elle est enceinte, le narrateur prend peur en raison de sa jeunesse et de la clandestinité de leur liaison.

Marte accouche et Jacques n’y voit que du feu, pensant que l’enfant est de lui.

Les parents de Marthe ne sont pas dupes mais se taisent par peur du scandale.

La fin de la guerre arrive laissant le narrateur dans un état d’indifférence complet.

Jacques revient à son foyer et Marthe s’éloigne inévitablement.

Cette rupture est douloureuse mais à la fin du roman, le narrateur apprend la mort de sa bien-aimée des suites de l’accouchement.

Il ne restera de leur amour que ce fils élevé par un autre.

En conclusion, malgré son statut de roman culte, « Le Diable au corps » m’a laissé de glace.

Le sujet est certes subversif, mais sa narration, très sage, distanciée et très autocentrée l’annihile complétement.

De cette passion charnelle, on ne ressent rien ou presque, les scènes d’amour étant passées sous silence dans un récit lissé et ennuyeux.

Dommage donc car sur le papier « Le Diable au corps » avait tous les ingrédients pour constituer une œuvre bouleversante.

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